Une petite virée dans ce lieu dédié au monde de l'enfance et de l'adolescence permet de constater qu'une anarchie totale règne. Bien que l'heure indique 21h et des poussières, une file de visiteurs de plusieurs mètres laisse présager que l'accès ne sera pas de tout repos. Après avoir dépassé le barrage de police, nous amorçons la descente menant au parking bondé dont les agents de la sécurité ont du mal à réguler le flux. Le moindre espace est squatté par les automobilistes. Ceux qui n'ont pas eu la chance de stationner au parking se dirigent vers le deuxième parking des Bananiers, d'autres se contenteront de parquer leurs véhicules sur le bas-côté de la route, sur des trottoirs et ce, sous l'œil vigilant de pseudos gardiens.
Après avoir garé sa voiture, tout visiteur doit encore faire face à un autre parcours du combattant pour accéder à l'intérieur du parc lumineux. Une marée humaine fait la queue sous les cris et les pleurs stridents des bambins. Certains n'hésitent pas à user des coudes pour gagner le moindre espace. Une odeur nauséabondante de transpiration agresse les narines. Une fois le seuil du portail passé, deux autres files se distinguent : l'une pour l'achat du fameux ticket de 200 DA donnant droit à cinq tours de manège, et la seconde pour le sas de contrôle qui fait des siennes quand une mère de famille se voit refuser la bouteille d'eau minérale de son enfant.
Après ces péripéties «gangrenées» à l'extrême, le parc d'attractions ouvre ses bras à tout visiteur dans une explosion de lumières diverses et de cris assourdissants de joie d'enfants déjà installés sur leur manège de prédilection. Des senteurs de brochettes et de gaufres frétillent dans l'air, des espaces de consommation sont aménagés pour tous ceux désireux de prendre une glace, un thé ou encore de la viande cuite sur de la braise, c'est selon l'envie du moment.
Visiteurs émigrés
Le parc est également bondé d'émigrés venus passer le Ramadhan cette année dans leur pays. Preuve en est avec ce couple installé depuis une décennie en Angleterre. La maman, Ghania, confie que c'est une tradition de revenir chaque été dans son pays avec ses trois enfants. «Nous optons toujours pour ce lieu car les enfants se défoulent réellement. Ils n'ont pas le temps de s'ennuyer ici, ils peuvent opter pour le manège qu'ils veulent.» Idir est un autre émigré de Marseille. Lui aussi est un fidèle des lieux. «Mes enfants, dit-il, sont accros de ce lieu. De plus, chaque année, nous découvrons de nouveaux manèges intéressants. Je pense que le charme de ce manège est son monde impressionnant».
Entre les 25 attractions existantes, dont une dizaine pour les enfants, la chaîne est également de mise pour un simple tour de manège. Si les mènages à étage d'animaux et de voitures sont prisés par les plus petits, il n'en demeure pas moins que le jeu wave swinger, les balançoires tournantes, le bateau des pirates, la grande roue ou encore le train longeant une partie de la superficie du parc occupent une place de loin plus importante chez les plus grands. Sortie en groupe, de jeunes adolescents confient qu'ils préfèrent de loin le manège de la grande roue, roulant à une vitesse assez modérée.
«Ce jeu de manège, argue Lydia, offre un décor et une sensation de bien-être. La grande roue permet de dominer et de contempler le parc et ses alentours, brillant de mille feux». La sécurité est un élément majeur puisque le parc est surveillé minitieusement par des patrouilles mobiles de policiers. Leur tâche est des plus ardues sachant l'engouement du public pour cet endroit. Pour ceux qui ne sont pas véhiculés et qui décident de rester jusqu'à la clôture, soit à 3 h du matin, des chauffeurs de taxi clandestin proposent d'offrir leurs services à des prix exorbitants. Tarif de nuit oblige, lancent-ils confiants.          Â
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 04/09/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nacima Chabani
Source : www.elwatan.com