La fraude dévalorise le bac Actualité : les autres articles

Avec 58,84%, le taux de réussite au bac est en léger recul cette année, de «2,61% seulement», selon le ministère de l'Education.
Ce serait un camouflet du ministère à ceux qui soutenaient que le taux est prédéterminé pour des objectifs politiques. Des lauréats ont obtenu des notes hyper-excellentes, entre 18 et 19/20. Ils ont été félicités par le président de la République, mais le bac et tous les autres examens sont devenus douteux, entachés qu'ils sont d'irrégularités, de triche et de fraude systématiques. Le bac est un examen à part. Il est chargé de symboles et de repères, didactiques peut-être encore un peu, mais surtout sociaux pour la famille algérienne qui y voit une promotion sociale accompagnée et souvent l'occasion de pratiques ostentatoires.
La fraude existe depuis toujours, ici ou ailleurs, mais depuis au moins 15 ans, elle a pris chez nous des proportions et des formes diverses que nul ne peut contester. Un fléau national qui jette maintenant le doute sur tous les bacheliers méritants ou pas. Qui, en effet, n'a pas entendu parler de toutes ces combines savamment arrangées par les candidats, leurs parents, les enseignants, les surveillants et l'administration avec souvent des consignes du régime en place ' Qui n'a pas entendu parler de ces sujets éventés, des réponses écrites au tableau par des enseignants-surveillants complices ou grassement rémunérés ' Qui n'a pas entendu parler des salles entières, quand ce n'est pas tout le centre d'examen, qui ferment les yeux sur le recours aux documents '
Qui n'a pas entendu parler de ces sujets préparés à l'extérieur et qui parviennent aux candidats en salle d'examen par le truchement de mille et une combines et complicités ' Qui n'a pas entendu parler des prouesses technologiques avec le téléphone portable et zoom des antisèches ' A El Tarf, on se félicite d'être passé de la 42e à la 24e place du classement national par wilayas. Ce sont les efforts du secteur de l'éducation, explique l'administration, mais des parents, victimes de la fraude à laquelle ils ont contribué autrefois pour un rejeton plus âgé, commencent à comprendre que le bac ne vaut déjà plus rien, puisque des cancres notoires, complètement illettrés, ont damé le pion à leurs camarades plus studieux.