L'Italie, championne du monde en titre, a survécu, tandis que la France, finaliste il y a deux ans à peine, n'a pu atteindre les quarts de finale, alors que son entraîneur Domenech claironnait que son équipe allait remporter cette édition 2008. Dans cet Euro, où les favoris sont mis à mal par «la classe moyenne» (dixit la presse espagnole) et comme nous l'avions laissé entendre il y a quelques jours dans ces mêmes colonnes, la nouvelle «carte» des valeurs prend forme, bouleversant la hiérarchie établie ces dernières décennies. Pour les Italiens, ce sera tout au plus, un sursis, car ils ont bénéficié de circonstances exceptionnelles pour accéder aux quarts. Personne n'y peut rien, car ce sont les événements qui commandent. Par exemple, en voulant trop bien faire, Ribery est sorti sur une civière dans un match où l'équipe de France avait tant besoin de lui, celle-ci étant même dépendante de lui. La tâche de récupération du ballon sur le défenseur italien Zombrotta, il aurait pu la laisser aux deux récupérateurs spécialisés Makélélé et Toulalon ou à Evra. Première bévue que la rentrée de Nasri n'a pu réparer. Le deuxième coup dur, c'est le penalty et l'expulsion d'Abidal qui occupait l'axe à la place de Thuram. Domenech a été contraint de recomposer sa défense avec l'apparition de Boumsong, Nasri faisant les frais de ce changement. Le troisième coup dur n'est autre que cette déviation involontaire d'Henry sur le coup-franc botté par De Rossi.
A dix et à deux à zéro, c'était mission impossible pour les Français face à des Italiens qui n'en demandaient pas tant, et qui ont vite retrouvé leurs traditionnels automatismes de défenseurs intransigeants.
Il faudra y ajouter un arbitrage qui ne fut pas équitable du tout et qui fut d'ailleurs dénoncé vigoureusement par le staff français. Avec la victoire des Pays-Bas face aux Roumains, c'était la soirée idéale pour des Italiens, heureux rescapés de ce premier tour et dont le choc avec l'Espagne s'annonce absolument captivant. Dans l'autre match, les Pays-Bas, même avec leurs «remplaçants», ont respecté l'éthique à la lettre, en dépit de certaines «incitations» (dont celle d'Aimé Jacquet, ancien entraîneur de l'équipe de France) pour faire preuve de réalisme, en précipitant la double élimination de l'Italie et la France. Les Roumains ont vite compris que le onze hollandais est le véritable épouvantail de cet Euro 2008, avec des chiffres édifiants (meilleure attaque, meilleure défense, meilleure différence de buts) et, surtout, un style de jeu impressionnant. Ce rouleau compresseur, cette machine infernale, il va falloir aller la chercher ! C'est la rude mission qui incombera aux Russes ou aux Suédois qui étaient aux prises hier soir.
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Posté Le : 19/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adjal Lahouari
Source : www.lequotidien-oran.com