Algérie

La France refuse d'accueillir un détenu algérien de Guantanamo



La France a opposé vendredi dernier une fin de non-recevoir à la demande d'être accueilli sur son sol d'un détenu algérien de Guantanamo, Nabil Hadjarab, auteur d'une lettre récente adressée au président Nicolas Sarkozy. «Il n'est pas prévu que la France accueille un troisième détenu» de Guantanamo, a déclaré la porte-parole adjointe du ministère des Affaires étrangères, Christine Fages, interrogée sur la requête de cet Algérien de 31 ans, dont la famille réside en France et qui est sans attache en Algérie. La porte-parole a rappelé qu'en 2009, «la France avait déjà accueilli sur son sol deux anciens détenus de Guantanamo», Lakhdar Boumediène et Saber Lahmar. Selon le quotidien Le Parisien de vendredi, repris par l’Agence France Presse (AFP), Nabil Hadjarab, qui redoute un renvoi forcé en Algérie après huit ans passés dans la prison américaine, a adressé une lettre au président Sarkozy, dans laquelle il demande à être accueilli en France. La porte-parole n'a pas donné d'explications sur le refus français. Elle a simplement rappelé la procédure qui prévoit depuis un an que l'accueil des ex-détenus de Guantanamo «fait l'objet d'une concertation avec les partenaires européens» et s'effectue «en liaison étroite avec l'administration américaine». Le député communiste du Rhône (centre-est) André Gerin, qui avait adressé en juillet un courrier en faveur du détenu au chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, a déploré le rejet de sa demande. «Je ne comprends pas» et «vais continuer avec un cabinet d'avocats de Londres d'essayer de le faire revenir en France», a-t-il dit vendredi à l'AFP. «Le vrai blocage aujourd'hui se trouve, selon lui, au ministère de l'Intérieur et à   l'Elysée». «Officiellement, ce n'est pas Bernard Kouchner qui fait un blocage» et «j'ai l'intention à ce stade de m'adresser au président de la République», a-t-il ajouté. En juillet, André Gerin soulignait que l'intéressé «avait été disculpé de toute charge en 2007 par l'administration de George W. Bush». En le qualifiant de combattant ennemi, les Etats-Unis avaient souligné qu'il était membre d'Al-Qaîda et qu'il avait été entraîné dans un camp militaire et participé en 2001 à des opérations contre la coalition en Afghanistan. Il avait été arrêté en décembre 2001 dans une tranchée où des grenades et un fusil d'assaut AK-47 avaient été trouvés. Nabil Hadjarab, 31 ans, né à Alger, a grandi en France, élevé par son oncle, Ahmed, depuis le décès de son père en 1994 alors qu'il était encore mineur, a précisé le parlementaire français. Cet oncle, qui «possède la nationalité française, considère Nabil comme son propre fils et est prêt à l'accueillir», a poursuivi le député. Le père de Nabil, «Saïd Hadjarab, a servi 28 mois dans l'armée française durant la guerre d'Algérie et plus précisément dans la garde républicaine qui accompagna le général de Gaulle», selon le député. «Ni Nabil ni son oncle n'ont reçu de réponses aux lettres envoyées au président Sarkozy», a réagi Tara Murray, porte-parole de l'association de juristes Reprieve, basée à Londres, en espérant que le chef de l'Etat «lui donnera une chance de reconstruire sa vie avec sa famille en France». Après son élection, le président Barack Obama avait promis de fermer la prison de Guantanamo et plusieurs pays européens avaient dit qu'ils étaient prêts accueillir certains détenus à leur libération. Fin juillet, il restait 176 détenus à Guantanamo.    
 


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