Merzak MeneceurDe l'idée de sa création proposée en 2001 par le Premier ministre de l'époque, le socialiste Lionel Jospin, à son inauguration, le 15 décembre à Paris, par le président François Hollande, le Musée national français de l'Histoire de l'immigration a connu un itinéraire pour le moins atypique. Reprise à son compte en 2002 par le chef de l'Etat de l'époque, Jacques Chirac, l'idée a connu une avancée en 2004 par le choix du lieu de l'implantation de l'institution muséale. C'est le grand palais de la Porte Dorée, qui était dédié à la gloire de la France coloniale, construit en 1830 dans le cadre de la célébration du centenaire de l'occupation de l'Algérie, qui, par les paradoxes et les retournements de l'histoire, fut choisi pour en faire un lieu de mémoire, d'études et de connaissances des apports des immigrations à leur pays d'accueil, la France. Après une rénovation de trois ans, le musée a ouvert ses portes en 2007, avec très peu de moyens budgétaires et presque clandestinement. Pour des raisons qu'il n'a jamais expliqué le président français, de 2007 à 2012, Nicolas Sarkozy, d'origine hongroise, n'a jamais daigné inaugurer l'un des plus grands musées parisiens. Et François Hollande a mis deux ans et demi pour enfin mettre fin à une anomalie indigne d'un pays de culture et de civilisation.C'est face à un parterre de ministres, d'ambassadeurs, dont l'Algérien Amar Bendjema, de représentants du mouvement associatif et de la presse que Hollande a prononcé le discours de la cérémonie d'inauguration. Un discours très attendu, car le chef de l'Etat français n'est pas intervenu sur le thème de l'immigration depuis son investiture en 2012, alors que celui-ci est souvent utilisé comme un fonds de commerce politique par la droite et l'extrême droite.Mais avant d'aborder les grands sujets d'actualité sur l'immigration, Hollande ne pouvait faire l'impasse sur les «sept ans» et sur la vocation du musée. Notamment dans ce passage : «Sept ans c'est long pour une inauguration officielle. Il fallait qu'elle soit suffisamment réfléchie pour qu'elle puisse avoir lieu aujourd'hui, comme si l'immigration devait être toujours un sujet difficile dont il vaudrait mieux ne pas en parler, ou alors avec certains mots et dans certaines circonstances. Mais le principal, c'est qu'aujourd'hui ce musée soit là et que la France soit dotée d'une institution destinée à conserver et à mettre en valeur le patrimoine de l'immigration, à montrer, à mesurer l'apport des immigrés et de leurs descendants, leur apport à la Nation. Par le sang versé, par le travail, par le talent, par la réussite. Ce musée a une double volonté : la reconnaissance de toutes ces origines, de tous ces parcours, de toutes ces nationalités et en même temps, le rassemblement dans un même projet, celui de la France.»Abordant ensuite l'exploitation politicienne éhontée du thème de l'immigration par l'extrême droite et une certaine droite, Hollande a tenu a rappeler à ceux qui ont la mémoire courte qu'«un Français sur quatre a un grand parent étranger», tout en demandant à ne pas laisser «la place vide pour des discours qui instrumentalisent la peur de la dissolution, de la dislocation, de la disparition» de ceux «qui rêvent d'une France en petit, une France en dépit, une France en repli». Tout comme il s'est élevé contre «la peur sciemment installée d'une religion, l'Islam, qui, d'une façon inacceptable, est présentée par certains comme incompatible avec la République».Toujours favorable au droit de vote des étrangers aux élections municipales, Hollande semble ne plus croire à la concrétisation de cette promesse contenue dans son programme présidentiel. Il a fait le constat que «rien ne peut sefaire sans une révision de la Constitution, ce qui suppose une majorité des 3/5 des voix au Parlement» dont il ne dispose pas. Aux «forces républicaines de prendre leurs responsabilités», a-t-il souhaité sachant que la droite est opposée à son initiative et ne votera pas un amendement constitutionnel. Par ailleurs, il s'est déclaré farouchement opposé à une atteinte aux accords de Schengen et favorable au maintien de la libre circulation dans l'espace européen, que dénonce Sarkozy, nouveau président de l'UMP.Dans ce discours de gauche, le chef de l'Etat français a voulu surtout réaffirmer des valeurs et des positions sur l'immigration assez «secouées» par le climat politique actuel, où la crise économique et sociale et les djihadistes malfaisants sont une aubaine pour diffuser le venin du racisme, de l'islamophobie et de l'antisémitisme.M. M.La carte nationale de journaliste favorisera la création du conseil de déontologieLa carte nationale de journaliste professionnel «favorisera la création du conseil de déontologie de la profession», a indiqué, hier à Constantine, le ministre de la Communication, Hamid Grine. Au cours d'un point de presse, animé en marge d'une conférence-débat organisée dans les locaux du quotidien An-Nasr, le ministre a précisé que l'Etat «ne peut intervenir dans la mise en place d'une instance de régulation, car c'est aux journalistes professionnels d'élire leurs représentants au conseil de déontologie». Il a ajouté que la délivrance de «2 500 cartes nationales de journalistes professionnels permettra l'élection des 14 membres du conseil». À ce jour, 800 cartes ont été délivrées sur 1 800 dossiers déposés. Répondant par l'affirmative à une question relative au droit du photographe de presse de disposer d'une carte professionnelle, M. Grine a également évoqué «l'ordre de mission» pour souligner que même si ce document prouve le lien du journaliste avec l'organisme qui l'emploie, il n'est «pas reconnu en tant que pièce justifiant l'accès à l'information». Seule la possession de la carte nationale de journaliste professionnel ouvre la voie aux sources de l'information, a-t-il dit.
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Posté Le : 17/12/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com