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La France pratique le grand écart stratégique



La France pratique le grand écart stratégique
La France démontre, dans ce «grand jeu explosif» de reconfiguration du monde, qu'elle pratique «admirablement» le grand écart stratégique, a estimé la politologue française Caroline Galactéros.«Dans ce grand jeu explosif de reconfiguration de l'équilibre du monde et notamment du nouveau duel cardinal, celui de Washington avec Pékin, la France, je le crains, s'est trompée du tout au tout et démontre à la face du monde mais surtout à l'ennemi - qui observe notre incohérence diplomatique et politique -, qu'elle pratique admirablement le grand écart stratégique», a expliqué dans une tribune publiée sur le site de FigaroVox, Caroline Galatéros, docteur en science politique et colonel au sein de la réserve opérationnelle des armées. «Comment justifier en effet notre combat au Mali contre les jihadistes sunnites, notre soutien en Irak aux chiites contre les sunnites, et en Syrie notre appui aux groupuscules sunnites les plus extrémistes contre Bachar al-Assad...tout en prétendant profiter du marché iranien entre ouvert à, et vendre des armes aux Saoudiens et Qataris sunnites qui sont les financiers du jihadisme mondial dont nous subissons la haine et la violence terroriste sur notre sol désormais à un rythme soutenu», s'est-elle interrogée qualifiant cette politique de «l'opportunisme à très courte vue». Pour cette politologue, qui dirige le cabinet d'intelligence stratégique «Planeting», de telles contradictions «ne peuvent s'expliquer que par notre entêtement à vouloir en finir avec le régime syrien actuel dont nul n'imaginait qu'il résisterait si longtemps aux feux croisés de l'Amérique et de ses alliés sunnites», qualifiant l'initiative française au sein du Conseil de sécurité de l'ONU pour l'adoption d'une résolution demandant l'arrêt des combats et des bombardements sur l'est de la ville d'Alep de «cinéma diplomatique». «Ce cinéma diplomatique vient évidemment de se solder par un veto russe, attendu par Paris, Londres et Washington qui veulent faire basculer l'indignation internationale contre Moscou à défaut de mettre en cohérence leurs objectifs politiques et militaires avec leur prétendue volonté de paix», a soutenu cet auditeur de l'Institut des hautes études de la Défense nationale. Elle a estimé que, dans le dossier syrien, la France «n'est ni écoutée, ni considérée, ni attendue», indiquant qu'elle en est «réduite à servir de go between'' entre Washington et Moscou lorsque ceux-ci ne peuvent plus se parler». Par ailleurs, elle a qualifié le report de la visite du président russe Vladimir Poutine en France, d' «insulte» qui «ne s'est pas fait attendre». «Le président russe ne viendra pas. Nous sommes au fond du fond du fond de l'impuissance politique et l'on se laisse couler, saisis par l'ivresse des profondeurs en croyant surnager», a-t-elle commenté.


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