Algérie

La France nuance sa position


Après avoir opposé un niet catégorique pendant longtemps, la France semble en train de changer de position progressivement au sujet d'une ouverture des négociations avec les groupes terroristes dans la région du Sahel, où Paris a engagé plus de 5000 soldats dans le cadre de l'opération Seval, puis Barkhane depuis 2013. "Il y a effectivement un positionnement de principe de la France qui considère qu'on ne négocie pas avec des terroristes", a réaffirmé hier le général français François Lecointre, chef d'état-major des armées, dans un entretien qu'il a accordé à Radio France International (RFI), nuançant toutefois ses propos, en déclarant que "cela ne veut pas dire pour autant qu'on ne négocie pas avec un ennemi".Et d'ajouter : "Si on veut s'entendre un jour, s'entendre avec quelqu'un qu'on a combattu, il faut être capable de choisir le bon partenaire avec lequel s'entendre, celui qui est représentatif, qui est légitime." Autrement dit, la France est-elle vraiment prête à s'engager dans un processus associant le terroriste le plus recherché dans le Sahel, l'ancien chef rebelle targui Iyad Ag Ghali ' "Je ne me prononcerai pas sur le degré d'acceptabilité morale ou le risque que nous prendrions d'ailleurs à aller négocier avec des terroristes dont on sait qu'ils sont extrêmement idéologisés et que leur objectif est de créer un Etat islamique dur au Mali", explique le général français, soulignant qu'il s'agit d'"une appréciation politique qui n'est pas de mon ressort, mais qui évidemment comporte un danger puissant à la fois pour le Mali et puis par risque de contagion sur l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest et du Sahel".
Avant sa démission forcée, l'ex-président malien Ibrahim Boubacar Keïta avait envoyé des émissaires à Ag Ghali et à son bras droit, le prédicateur peul Amadou Kouffa, pour négocier leur reddition, ce que ces deux derniers ont refusé, en poursuivant notamment leurs attaques terroristes contre les forces armées maliennes et les soldats de l'opération Barkhane.
Ceci sans compter les nombreuses attaques que leurs éléments ont menées contre les forces de maintien de la paix de l'ONU. Les Etats-Unis refusent aussi toute négociation avec les chefs terroristes maliens, promettant même une récompense de 5 millions de dollars pour tous ceux qui aideraient à capturer Iyad Ag Ghali ou à l'éliminer.


L. M.
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