Algérie

«La France n'oubliera jamais le prix du sang versé»



«La France n'oubliera jamais le prix du sang versé»
C'est la première fois qu'il se rend dans une mosquée depuis son élection. Le président français François Hollande sait que la communauté musulmane attendait de lui des paroles et des actes. Il a rendu, hier, un hommage aux soldats musulmans morts pour la France lors des deux Guerres mondiales à la Grande Mosquée de Paris.Paris (France)De notre correspondantLe chef de l'Etat français a inauguré, dans le jardin de la Grande Mosquée de Paris, deux plaques de marbre vert où sont inscrits en français et en arabe les noms des unités musulmanes ayant combattu lors des deux Guerres mondiales, qui ont fait quelque 100 000 morts de confession musulmane. Le dispositif sera complété par une borne interactive permettant de retrouver les noms des combattants nés hors de France et donc absents des monuments aux morts du pays. «Maintenant, les soldats musulmans tombés pour notre pays pourront être connus de tous et surtout de leurs propres enfants et petits-enfants qui retrouveront leur parcours, leur combat, leur gloire», a dit le président français.Pendant la Première Guerre mondiale, dont on célèbre cette année le centenaire, environ 175 000 soldats venant d'Algérie ont été mobilisés, ainsi que 180 000 originaires d'Afrique noire, 60 000 de Tunisie et 37 000 du Maroc. François Hollande voulait rassurer une communauté qui doute de sa place dans le roman national, qui a voté massivement pour lui, surtout les jeunes.En s'adressant directement aux descendants des combattants, le président français a souligné que la France avait «une dette à leur égard». «La France n'oubliera jamais le prix du sang versé. Cet hommage s'adresse à leurs descendants pour qu'ils soient fiers de leurs parents et conscients que la République a une dette à leur égard. A celles et ceux qui s'interrogent sur leur destin, leur place et même parfois sur leur identité, aux descendants de ces soldats, je dis ma gratitude», a-t-il souligné. «S'en prendre à une mosquée, à une synagogue, à une église, à un temple, c'est s'attaquer à l'ensemble de la communauté, car jamais personne dans notre pays ne doit pouvoir être menacé ou, pire, agressé pour ses croyances, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public», a-t-il dit.Pour François Hollande, l'islam est «parfaitement compatible avec les valeurs de la République». «Cet hommage est un appel au respect des morts, mais aussi des vivants. Il nous appelle à lutter farouchement contre les discriminations, les inégalités et le racisme, et à être intraitables à l'égard des paroles et des actes antimusulmans», a ajouté le chef de l'Etat français.Pour Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et recteur de la Grande Mosquée de Paris, cette inauguration «devrait permettre aux musulmans de se sentir encore plus intégrés dans la nation française». «Aujourd'hui, le relationnel entre l'islam et la communauté nationale est parfois compliqué, mais nous tenons à ce qu'on nous regarde comme des membres de la nation», a-t-il conclu.




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