Algérie

La France n'interviendra pas militairement



La France n'interviendra pas militairement
Une intervention militaire occidentale contre le « terrorisme » dans le sud de la Libye ' « Non, elle n'est pas à l'ordre du jour », répond le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. « En revanche, dit-il, sur les ondes de la radio RTL, nous avons une réunion internationale début mars à Rome pour aider davantage la Libye car c'est vrai qu'il y a des regroupements de terroristes dans le sud ». « J'ai demandé récemment au Premier ministre libyen ce qu'on peut faire pour l'aider », dit-il. Et d'ajouter : « il faut combattre le terrorisme partout, ça ne veut pas dire qu'il faut avoir des gens au sol, ça veut dire qu'il faut aider les gouvernements, c'est le cas du gouvernement libyen qui veut se débarrasser du terrorisme ». Nature de cette aide ' Fabius ne la précise pas. Il y a une semaine, le Niger a réclamé une intervention des puissances occidentales pour « nettoyer » le sud de la Libye. Selon Niamey, ces dernières devraient « faire le service après-vente » après le renversement du colonel Kadhafi et la transformation du sud libyen en « sanctuaire terroriste ». Fin janvier, Edouard Guillaud, le chef d'état-major des armées françaises, a évoqué l'utilité « d'une opération internationale ». « Impensable », déclare le général Vincent Desportes, professeur de stratégie à Sciences Po et HEC. « La France est capable de s'engager politiquement mais pas techniquement », dit-il. La raison ' « La France est déjà au-delà de ses capacités d'engagement d'unités », répond-il. « Au vu de la situation sur place, il faudrait au moins 10.000 hommes et beaucoup de matériel dont de nombreux hélicoptères pour mener à bien l'opération », explique-t-il. « En 2011, les Occidentaux ont choisi de ne pas s'engager au sol. Depuis s'est créé un véritable trou sécuritaire et, aujourd'hui, on en récolte les conséquences », conclut-il. Ali Zeidan, le Premier ministre libyen, a alerté en novembre dernier la communauté internationale contre deux risques. Le premier : l'émergence, en pleine Méditerranée, d'un Etat source de violences, de terrorisme et d'assassinats qui pourrait être une véritable menace pour les pays de la région. Le second : une nouvelle opération occidentale pourrait donner lieu à la naissance d'un front uni des différents acteurs libyens contre les troupes internationales. « Pis, explique Mathieu Guidère, un politologue français, cela pourrait ameuter les djihadistes de la région ». Mahmoud Gebril, l'ancien Premier ministre libyen, ne mâche pas ses mots. Selon lui, l'Occident et en particulier sur l'Europe ont commis deux fautes fatales : leur départ de Libye après la chute Kadhafi et leur passivité actuelle. « Après la fin du régime de Kadhafi, j'ai dit à l'Union européenne de ne pas partir. Je lui ai dit d'attendre jusqu'à la construction et la consolidation des fondements de l'Etat libyen. L'Union européenne est partie et elle nous accuse maintenant d'être devenus une source de terrorisme », dit-il. Comme pour les enfoncer davantage, il rappelle que « les Occidentaux étaient au courant des armes qui ont continué après la guerre à affluer via plusieurs aéroports de Libye. Maintenant, les armes circulent massivement dans le nord et le sud du pays », a-t-il déploré. « Après la chute du régime de Kadhafi, a-t-il expliqué, les Occidentaux ont misé sur l'instauration d'un projet politique islamiste. Maintenant, ce projet a échoué en laissant place aux dérapages et aux violences ». A Washington, Barack Obama, le président américain, et François Hollande, son homologue français, déclarent que leurs pays sont étroitement liés pour lutter pour la paix.




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