Algérie

La France, le pouvoir et ses indigènes


La crise en Guadeloupe a remis au premier plan de l'actualité l'héritage colonial français. Il n'est pas besoin de se perdre en savantes analyses pour percevoir que, derrière les revendications socio-économiques d'une population noire dont les conditions de vie se détériorent gravement, se projette l'ombre écrasante du passé esclavagiste et la permanence de la hiérarchie sociale coloniale. La République dont la devise est l'expression achevée des valeurs de la révolution de 1789 reproduit avec acharnement mais sous des formes diverses et parfois sophistiquées des rapports de domination coloniale, essentiellement fondés sur la classification ethnique et la couleur de peau.

Dans son récent essai, Sadri Khiari, l'exprime de manière lapidaire mais parfaitement exacte : «Comme le Capital a produit les classes, le patriarcat les genres, le colonialisme a produit les races. Si le mot fait peur, se chuchote à peine, la chose, elle, n'en finit pas d'exister et de tisser les rapports sociaux.»

Le politologue Sadri Khiari, figure éminente du Mouvement des Indigènes de la République (MIR), auteur de «Pour une politique de la racaille» qui avait déjà posé en termes très incisifs le débat «racial» en France, expose avec talent, et non sans impertinence, la permanence du racisme d'état dans son dernier et remarquable essai publié par les éditions «La Fabrique». «La contre-révolution coloniale en France. De de Gaulle à Sarkozy» est une descente dans les profondeurs troubles du racisme républicain dont Sadri Khiari attribue, références à l'appui, la formulation modernisée au fondateur de la cinquième république. De fait, de Gaulle, résistant au nazisme et homme de haute culture, atteignait précisément ses limites dans une représentation raciste du monde, directement issue de la pensée coloniale du dix-neuvième siècle.



De Gaulle et le poids politique des musulmans

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