Algérie

La France juge le risque «élevé» en Algérie



Les derniers attentats terroristes enflamment Paris La situation sécuritaire en Algérie, notamment les derniers attentats, a offert une occasion sur un plateau pour Paris afin de décrire une Algérie à feu et à sang à ses ressortissants expatriés ou à ceux qui souhaitent s’y rendre... L’ambassade de France à Alger a, en effet, relooké en «rouge» ses conseils aux voyageurs, en les mettant en garde contre les risques auxquels ils s’exposeraient si d’aventure ils ne tenaient pas compte de ses «conseils». Dans un message à l’américaine, intitulé «dernière minute», la chancellerie française à Alger prend prétexte de «plusieurs attentats suicide» qui ont eu lieu en «Kabylie et dans le nord-est du pays au cours des derniers jours, contre des cibles officielles algériennes et contre un bus transportant les employés d’une société canadienne» pour alarmer ses ressortissants. Il y est précisé que ces attentats ont fait «des dizaines de victimes, dont de nombreux civils». La représentation diplomatique française en Algérie souligne que cette activité terroriste rappelle «le risque élevé que représentent les actions terroristes en Algérie, tout particulièrement dans les Wilayas de Boumerdès, à l’est de la capitale, et de Kabylie». En conséquence elle note qu’il est «plus que jamais nécessaire» de suivre avec une extrême vigilance les consignes liées aux déplacements en Algérie telles qu’elles figurent sur ce site Internet de l’ambassade. Ainsi, tous les déplacements dans le quart nord-est du pays doivent être considérés «avec la plus grande prudence». Les Français sont invités «en cas de doute», de se rapprocher des services consulaires français. Au plan sécuritaire, si les autorités françaises reconnaissent que le terrorisme en Algérie «est sans commune mesure avec la situation qui prévalait dans les années 1990», elle note tout de même qu’il est «encore une réalité en Algérie». Pour cause, le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC), qui se fait désormais appeler groupe «Al-Qaïda au Maghreb islamique» (AQMI), est «toujours actif et commet des attentats qui font de nombreuses victimes parmi les forces de l’ordre et les civils». Et aux autorités diplomatiques françaises de sérier les attentats suicide commis en 2007, et qui ont visé «des institutions algériennes (dont le Palais du gouvernement le 11 avril et le siège du Conseil Constitutionnel le 11 décembre)». Des attaques qui se sont également poursuivies en 2008, lit-on encore, avec «une recrudescence à l’approche de la période du Ramadan». Les attentats, est-il souligné, visent «toujours des cibles officielles (commissariat, école de gendarmerie, poste de gardes-côtes) mais elles font de nombreuses victimes civiles». Enfonçant encore le clou, l’ambassade de France estime le bilan du seul mois d’août «à plus de 60 morts». Et, comme pour mettre en garde leurs ressortissants, les autorités françaises rappellent que le GSPC/AQMI a émis «à plusieurs reprises» des menaces contre les intérêts étrangers, notamment français et américains. Et de rappeler qu’en septembre 2007 puis en juin 2008, des convois d’une société française ont fait l’objet d’attaques en Kabylie, provoquant la mort de deux personnes dont un Français. La représentation diplomatique de l’Hexagone signale en outre que la violence terroriste se manifeste «sous diverses formes, parfois proches du banditisme». Et si elles notent qu’»un important dispositif sécuritaire» est déployé dans les grandes agglomérations et en particulier dans les zones où résident ou se rendent un grand nombre de voyageurs étrangers, elle met tout de même en avant une «augmentation de la délinquance et de la petite criminalité», notamment des vols avec violence. Il faut avouer qu’à la lecture de ces terrifiantes recommandations, on se croirait à Kaboul... Et dire que les entreprises françaises brassent des millions de dollars en Algérie. A moins que l’argent n’ait plus d’odeur de sang...   Amine Makri


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