«Nous, nous n'avons pas attendu cinquante ans pour honorer les Français et non Français qui ont participé à la juste cause de libération de l'Algérie du colonialisme», nous a dit hier Mohamed Abbad, président de l'association Mechaâl Echahid (flambeau du martyr).
Notre interlocuteur réagissait à l'annonce faite sur l'ouverture, aujourd'hui au Musée de l'armée française, en France, de l'exposition sur «Les 132 ans de présence française en Algérie», dans laquelle seront évoqués plusieurs sujets, dont celui des harkis.
«Eux, par contre, ont attendu cinquante ans pour honorer les harkis qui ne sont que leurs agents», ajoute-t-il. «Honorer les harkis est une affaire franco-française. Ce sont leurs enfants», lance-t-il. «Tenez, aujourd'hui, nous sommes en train de préparer la fresque de Maurice Audin.
Les Français ont attendu cinquante ans pour honorer les harkis. Ils sont en retard. Nous, nous n'avons pas attendu tout ce temps pour honorer les Français et non Français qui ont soutenu la cause algérienne. Maurice Audin, qui a milité pour la libération du pays, a été honoré avec la baptisation d'une place en son nom (centre-ville d'Alger).
Il a été honoré en 1963 par le regretté Ahmed Ben Bella, président de la République algérienne de l'époque», selon le président de l'association Mechaâl Echahid. L'exposition qui s'ouvrira aujourd'hui au Musée de l'armée française débattra également de l'Organisation de l'armée secrète (OAS),
connue pour avoir commis des massacres horribles contre le peuple algérien en 1962. «Puisqu' ils en parlent, je dois leur rappeler que c'est l'OAS qui a assassiné l'écrivain Mouloud Feraoun le 15 mars 1962 et détruit la bibliothèque de l'université le 7 juin de la même année», dira Mohamed Abbad. «Nous, nous fêterons notre cinquantième anniversaire de l'indépendance du 5 juillet 2012 au 5 juillet 2013.
Nous honorerons nos martyrs. Eux, également, sont libres d'organiser des manifestations du genre de celle qui s'ouvrira aujourd'hui au Musée de l'armée française», ajoute-t-il. Mohamed Abbad dira, d'autre part, ne pas être favorable à la demande de pardon de la part de la France.
«S'ils demandent pardon et que vous acceptez de pardonner, vous devrez oublier le dossier», explique-t-il. Le président de l'association Mechaâl Echahid dira, par ailleurs, qu'«avec l'investiture d'un nouveau président de la République française, je dis, en tant que citoyen algérien et président d'une association, que les deux gagneraient en fraternité s'ils respectaient davantage les sentiments de chacun, et si la France reconnaissait ses crimes commis en Algérie durant le colonialisme».
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Posté Le : 15/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mounir Abi
Source : www.letempsdz.com