Algérie

«La France doit reconnaître ses erreurs commises en Algérie» Abdelaziz Belkhadem sur les ondes de la radio nationale :


«La France doit reconnaître ses erreurs commises en Algérie»                                    Abdelaziz Belkhadem sur les ondes de la radio nationale :
Photo : S. Zoheir
Par Amar Rafa
«Le FLN est resté constant sur son exigence d'excuses de la France officielle au nom de la France coloniale», a indiqué, hier, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, lors d'une émission radiophonique, en guise de réponse à la dernière sortie de Sarkozy où il demande à la Turquie de reconnaître le génocide arménien. En rappelant aussi, les affirmations de l'ancien président Chirac, il dira «qu'il est vrai qu'une nation grandit quand elle reconnaît ses erreurs, mais que la France fasse de même,
qu'elle reconnaisse ses erreurs». M. Belkhadem a expliqué que «cette exigence ne peut pas être seulement morale, mais politique. On ne peut pas engager de relations sereines avec un Etat quand le devoir de mémoire est oublié ou écarté. Une nation a une mémoire, des ambitions et un présent et c'est sur la base de ce tout, qu'on entretient ses relations avec les autres», a-t-il enchaîné.
Au sujet des révoltes dans les pays arabes, le SG du FLN a indiqué que «ces révolutions sont parties comme un feu de brousse en début d'année. On les imaginait s'étendre inexorablement, mais on en est loin. Après la Tunisie et l'Egypte qui se débattent encore dans des crises poste-révolutionnaires, la mécanique s'est enrayée». M. Belkhadem ajoutera qu'«il faut faire la différence entre la volonté des peuples de changer de régime et de système de gouvernance et l'intervention étrangère», en faisant état d'«un nouveau Sykes-Picot qui se dessine pour la région», et de «révolutions en main». Il a estimé que l'Algérie est à l'abri d'un tel scénario de
déstabilisation, arguant que «l'Algérie, de par les positions qu'elle a exprimé et qu'elle continue de défendre est toujours ciblée. Ils ont toujours essayé, mais malheureusement pour ceux qui veulent déstabiliser le pays, les jeunes n'ont pas mordu à l'hameçon». Interrogé sur la demande d'une partie des jeunes qui soutiennent que le FLN est un héritage du peuple algérien, M. Belkhadem répond que l'héritage se revendique, et que «ceux qui se réclament du FLN restent au parti». «Le FLN n'appartient qu'à ses militants», a affirmé le SG du parti, en précisant toutefois que «le FLN historique appartient à toute la nation. Mais le FLN d'après- indépendance appartient à ses militants». Auparavant, l'invité de l'émission «Opinion et convictions» a livré la position du parti au sujet des questions d'actualité nationale, notamment les réformes en cours dans le pays. Il a expliqué à ce propos que «la vraie réforme est celle du pouvoir local», qui règle les problèmes des citoyens. Pour autant, il préconisera un assouplissement des procédures et la mise à la disposition des autorités locales de moyens humains et financiers. Le SG du FLN a souligné que sur les 1 541 communes, plus de 800 vivent sur les subsides du budget de l'Etat pour payer leurs employés, a-t-il affirmé, avant de préciser que la «décentralisation ne veut pas dire déconcentration, fédéralisme, régionalisation». Pour le SG du FLN, «décentralisation veut dire donner aux élus locaux plus d'attributions». Abdelaziz Belkhadem a, dans ce sens, affirmé que le Code communal voté par l'APN «a renforcé l'élu et a voulu réhabiliter l'élu», ajoutant que les «pouvoirs de tutelle administrative qui sont maintenus dans le Code communal concernent très spécifiquement le contrôle des finances locales». Pour ce qui est des projets de loi portant sur les réformes politiques actuellement en débat au Parlement, notamment la polémique autour de l'article relatif au nomadisme politique, le SG du FLN répondra que «comme tout responsable de parti politique, je ne peux être que contre le nomadisme politique». Ce phénomène, «faut-il le gérer par des articles de loi, ou par une plus grande discipline partisane '», s'est-il interrogé. Il a précisé que dans le premier cas, il faut faire la différence avec un mandat électif qui est du ressort de la volonté populaire. «Le mandat doit être rendu au peuple», dira-t-il. S'agissant de la démission des ministres, M. Belkhadem dira que son parti n'en «a pas peur. Le FLN est porteur d'espoir et un grand réservoir de cadres». «Je mets au défi tout le monde de me citer un seul pays, où cela se pratique», a-t-il ajouté, en parlant de l'exigence de la démission des ministres candidats aux élections législatives. M. Belkhadem dira que son parti est contre la constituante, car «l'histoire de l'Algérie ne commence pas en 2011».Interrogé sur ses éventuelles ambitions présidentielles, M. Belkhadem dira qu'«en tant que SG du FLN, je mets ma personne derrière», mais en tant que «formation politique nous devons préparer» cette échéance.
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