Algérie

la France dévoile son plan d'intervention militaire au Mali La guerre contre le terrorisme sera longue et difficile selon Fabius



la France dévoile son plan d'intervention militaire au Mali                                    La guerre contre le terrorisme sera longue et difficile selon Fabius
La campagne militaire que la France veut absolument mener au Mali, durant les «prochaines semaines», sera visiblement tout, sauf une guerre éclair.
Après une étude minutieuse du terrain, Paris admet effectivement que la libération du nord du Mali occupé depuis avril dernier par des groupes islamistes armés ne sera pas une sinécure et que la lutte contre le terrorisme au Sahel risque d'être longue. Le constat explique d'ailleurs a posteriori pourquoi l'Algérie est rétive à l'exécution d'un projet d'intervention militaire à un jet de pierre de ses frontières. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a, en effet, prévenu hier qu'une intervention militaire contre Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour l'unité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) réclame «des troupes aguerries» et sera «difficile».
A la question de savoir à qui incomberait la responsabilité d'aller dans l'Azawad pour y déloger les éléments de Djamel Okacha alias Yahia Abou El Hamam et ceux de Ahmed Tilemsi, M. Fabius se cantonne toujours dans l'idée que la mission doit être menée par les Maliens eux-mêmes (ou à la limite par des troupes africaines) et qu'il ne saurait être question pour Paris d'y déployer des troupes au sol. Si le chef de la diplomatie française ne voit pas trop l'intérêt de discourir sur les multiples retombées sur la région de cette longue lutte contre le couple infernal AQMI-Mujao, il reconnaît tout de même que les troupes maliennes ont besoin d'être formées pour faire le travail que l'on attend d'elles.
«Les Nations unies et l'Europe ont donné l'autorisation d'aider la formation des troupes maliennes ('). Ça peut commencer dès maintenant», a expliqué M. Fabius sur Europe 1 et I Télé. Et d'ajouter : «Les troupes maliennes vont se former et ensuite elles vont essayer de reprendre les villes du Nord, Tombouctou, Kidal, etc. ('). Ça peut se faire dans les semaines qui viennent, avant la fin de l'année ou au détour de l'année ('). Après, il y a une autre opération, qui est plus difficile, qui est d'aller affronter AQMI et ses succursales. Et là, ça demande des troupes aguerries.»
Des troupes spéciales déjà à pied d''uvre
Dire que l'armée malienne nécessite d'être formée avant d'être parachutée sur le terrain est en réalité un euphémisme. Depuis le coup d'Etat contre Amadou Toumani Touré, celle-ci a pour ainsi dire éclaté. Il faudra certainement bien plus que 45 jours (délai accordé par l'ONU pour mettre en place un concept militaire opérationnel) pour la remettre sur pied. Il ne faudra pas par ailleurs trop attendre grand-chose des 3000 hommes de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), surtout lorsque l'on connaît toutes les difficultés auxquelles font face des pays comme le Niger, la Côte d'Ivoire ou le Burkina Faso pour entretenir leurs armées. De ce point de vue, il semble bien que Laurent Fabius ait fait preuve d'un excès d'optimisme lorsqu'il se montre persuadé que la reconquête des villes du nord du Mali pourrait avoir lieu aux alentours du mois de janvier prochain. Et pourtant, le chef de la diplomatie française se montre conscient des risques qu'il y aurait à se lancer tête baissée dans une guerre mal préparée.
A ce propos, il reconnaît que la situation risque effectivement de se compliquer dès qu'il y aura affrontement avec AQMI. Celle-ci pourrait l'être davantage lorsqu'il s'agira de traquer les groupes djihadistes dans une zone désertique aussi vaste que la France. Mais peu importe, l'Elysée tout comme le Quai d'Orsay paraissent vouloir coûte que coûte mener cette guerre. Et le plan de l'intervention militaire dans le nord du Mali, tel que voulu par la France, vient d'être d'ailleurs dévoilé. Celui-ci a été, semble-t-il, élaboré en tenant compte des propositions des pays de la Cédéao. «Tout doit être largement engagé avant la fin du mois de mars, date du début de la saison des pluies», écrit à ce sujet le quotidien français Le Figaro dans son édition de samedi.
L'opération militaire destinée à reconquérir le nord du Mali occupé par des groupes islamistes liés à Al Qaîda se fera, mentionne-t-on, en trois étapes : «Un, stabiliser le sud du Mali et protéger Bamako dès la fin du mois de novembre ; deux, mettre en place la formation des armées africaines en janvier ; trois, amorcer la reconquête du Nord début mars au plus tard», selon le même journal citant l'entourage du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. La même source révèle que même si «les autorités françaises communiquent plus discrètement sur les forces spéciales à pied d''uvre dans la région, dont la mission est indépendante du calendrier officiel» mais «elles se préparent à intervenir en amont pour fournir du renseignement et guider les forces africaines sur place. Elles pourraient agir plus rapidement encore, si les intérêts de la France ou la vie des otages venaient à être menacés». Le tout est de savoir maintenant si les troupes africaines, qui seront appelées à libérer l'Azawad des griffes des djihadistes, pourront tenir la cadence.


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