Algérie

La France dans l'expectative



Plus de deux mois après la réélection du président Emmanuel Macron, le nouveau gouvernement français a été annoncé, hier, sans grandes surprises, avec comme objectif la mise en oeuvre des réformes auxquelles le chef de l'Etat n'entend pas renoncer malgré le fait que sa réélection en avril dernier n'a pas entraîné celle d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale. « Très attendue», la nouvelle équipe du président centriste-libéral est rendue officielle deux jours avant le discours général que doit prononcer la Première ministre Elisabeth Borne devant le Parlement alors que la coalition de gauche Nupes conduite par Jean-Luc Mélenchon envisage déjà de présenter une motion de censure. Le remaniement n'a pas conduit à de spectaculaires nominations. En effet, le départ d'un certain nombre de ministres pour cause d'échec aux législatives était par avance acté et le remplacement de Yaël Braun-Pivet, jusqu'alors chargée de l'Outre-mer), était attendue au lendemain de son élection comme présidente de l'Assemblée nationale, une grande première en France. Le ministre délégué, chargé de l'Europe, Clément Beaune, quitte le Quai d'Orsay mais reste au gouvernement en qualité de nouveau ministre des Transports. Sa remplaçante n'est autre que l'économiste Laurence Boone, jusqu'ici secrétaire générale adjointe à l'OCDE. Le jeu de dominos n'a pas, selon toute vraisemblance, suscité l'enthousiasme des Françaises et des Français qui n'ont d'autre préoccupation que celle d'un pouvoir d'achat, fortement érodé par les conséquences directes et indirectes du conflit en Ukraine. Peu leur importe que les ministres accusés de dérives sexuelles aient été, en fin de compte, écartés et leur préoccupation majeure concerne la réponse que le gouvernement d'Elisabeth Borne sera en mesure d'apporter à leurs attentes socio-économiques. Dans un contexte général de crise, la nouvelle équipe compte pas moins de 41 membres alors que le gouvernement sortant, provisoire en fait puisqu'il faisait la jonction entre la présidentielle et les législatives, affichait 17 ministres, 6 ministres délégués et 4 secrétaires d'Etat. Autre nouveauté, 20 femmes y siègent pour le meilleur et pour le pire. Si le président réélu avait, en effet, imposé ses précédentes réformes sans peine aucune durant le premier quinquennat, il lui faut désormais parvenir à sceller des alliances au cas par cas afin d'obtenir le vote de ses projets phares. Autant dire que c'est loin d'être gagné. Non seulement, la gauche rassemblée sous l'étiquette Nupes entend lui barrer la route dans la plupart des cas mais il lui faut aussi tenir compte de l'avertissement que la droite traditionnelle a lancé, avec un bras de fer prévisible que le parti Les Républicains (LR, opposition de droite) veut engager avec des lignes rouges sur certains textes essentiels. Les promesses de Macron, le 25 juin dernier, selon lesquelles il propose un partenariat à la droite comme à la gauche, assorti d'une concession quant à une adaptation du projet présidentiel et de sa majorité, n'ont pas convaincu et, du coup, tout est possible dans une France passablement sur le qui-vive.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)