«Le mensonge n'est bon à rien, puisqu'il ne trompe qu'une fois» (Napoléon
Bonaparte)
Le moins que l'on puisse dire est que la Commission européenne, gardienne
des Traités de l'Union, a été «mise de côté» depuis l'arrivée en mai 2007, de Nicolas
Sarkozy au pouvoir en France. Ce dernier ne jure, dans tout ce qui concerne les
politiques communautaires, que par le couple franco-allemand. C'est donc bien
avant la bourrasque financière, qui frappe l'Europe depuis 2008, que le
président français a choisi la «ségrégation» politique entre les Etats membres
de l'UE. Manuel Barroso, le
président de la Commission
européenne n'avait plus droit de cité jusqu'à ce jeudi 10 novembre : il vient
enfin, de reprendre le rôle que lui attribue le Traité européen, celui de
«super intendant» de l'Union. Il a osé se libérer du diktat de Sarkozy et
remettre en cause la gestion de l'économie française. Son commissaire en charge
des Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn a annoncé, jeudi depuis Bruxelles, que le plan de
rigueur annoncé, la semaine dernière, par le gouvernement français n'est pas
crédible et a appelé la France
à revoir sa copie pour plus de rigueur.
En d'autres termes, la
Commission européenne ne croit pas aux annonces optimistes du
gouvernement français pour 2012-2013 et met le pays sous surveillance. C'est
comme cela que ça a commencé pour la
Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Italie… Cette Italie que
Nicolas Sarkozy a jugée par un sourire moqueur adressé à la chancelière
allemande, Angéla Merkel, lors d'une conférence de
presse à l'issue du dernier Sommet du G20, tenu à Cannes. C'était, il y a une
semaine. Cela n'arrive pas qu'aux autres, dit le proverbe : c'est au tour de la France de Sarkozy d'être, désormais,
dans le viseur des Agences de notation financière et à la merci des usuriers
internationaux. En ce même jeudi fatidique pour la France, l'Agence «Standard &
Poor's» a annoncé, par erreur, la dégradation du triple «A» de la France. Très vite, cette
dernière a saisi la
Commission européenne pour une enquête. Tient ? La Commission européenne
est soudain devenue aux yeux de Sarkozy l'arbitre et le juge dans les dossiers
sérieux de l'Union. Puisque c'en est ainsi, Sarkozy doit donc admettre que la Commission européenne
dit vrai quand elle annonce 0,6 % de croissance pour 2012 en France au lieu des
2% déclarés par le gouvernement de François Fillon.
Que la dette souveraine de la
France est de 1.645 milliards d'euros, c'est-à-dire pas loin
de celle de l'Italie qui est de 1.900 milliards. Que l'Italie a, au contraire
de la France, des
comptes publics équilibrés, c'est-à-dire un équilibre entre dépenses et
recettes de l'Etat, gros avantage pour l'Italie en ces temps de croissance
économique grippée. Que le taux de prêts à la France sur les marchés financiers vient de
grimper à 3,5 % au lieu des 2,9% que lui été attribués jusqu'à jeudi dernier. Du
coup, le vieux couple franco-allemand risque le divorce : Angéla Merkel réfléchirait désormais à deux fois avant d'accepter
les avances de Sarkozy.
La confiance se dégrade dans le couple lorsque le mensonge et le doute
s'installent. A plus forte raison lorsque des échéances électorales pointent en
cette année 2012 pour le couple mythique de l'UE. Chacun
va «ramer» chez lui pour ne pas subir ce qu'ont déjà vécu d'autres frères de la
famille européenne: Zapatero en Espagne, Papandréou
en Grèce, Gordon Brown au Royaume-Uni, Brian Cowen en
Irlande, Socratès au Portugal, Silvio Berlusconi en
Italie… tous sortis du pouvoir ou en voie de l'être dans les prochains jours, par
la crise et les plans de réajustements structurels qui leurs ont été imposés
par le FMI et… la
Commission européenne. Autant Nicolas Sarkozy avait démarré
en trombes son mandat présidentiel en 2007/2008, en courant sur tous les fronts
de la politique internationale pour s'autoproclamer leader et donneur de leçons
aux autres (notamment aux Africains et Arabes), autant la fin de son mandat
ressemble à une lente agonie politique et s'annonce catastrophique dans son
propre pays. L'aggravation de la crise internationale multidimensionnelle sur
laquelle il a surfé, a fini par le rattraper chez lui, en France. Il est coincé
entre imposer aux Français un régime drastique à l'espagnole ou faire sombrer la France dans un abîme
économique et financier sans fin. Dans les deux cas, il fera très mal aux
Français qu'il appelle à le réélire. Quant à la Commission européenne
qu'il a tant sous-estimée, comme le Parlement d'ailleurs, ils survivront au sarkosysme parce qu'ils construisent l'Union européenne en
agrandissant sa famille depuis plus de 50 ans.
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Posté Le : 12/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Notre Bureau De Bruxelles : M'hammedi Bouzina Med
Source : www.lequotidien-oran.com