Algérie

La France a versé des millions de dollars pour des otages, selon une ex-diplomate américaine Sahel


La France, comme d'autres pays européens, a versé des millions de dollars pour obtenir la libération d'otages au Sahel, a affirmé vendredi -citant des "rumeurs"-, une ex-ambassadrice américaine au Mali, Vicki J. Huddleston.
"La rumeur dit que les Français ont payé une rançon importante, peut-être jusqu'à 17 millions de dollars pour (des) otages enlevés dans une mine d'uranium au Niger" en 2010, a dit à la chaîne de télévision française i-Télé l'ex-diplomate, affectée à Bamako entre 2002 et 2005, soit à une autre période que celle des rapts.
Dans un livre paru début 2012, Serge Daniel, correspondant à Bamako de Radio France internationale et de l'Agence France-Presse, avait déjà évoqué des montants de rançons, et de manière beaucoup plus précise que l'ex-ambassadrice.
Deux sociétés françaises ont payé "13 millions d'euros" pour libérer des Français, l'Autriche a payé "3 millions d'euros", l'Espagne a payé "9 millions d'euros" par exemple, le Canada "3 à 5", a-t-il ainsi écrit dans son ouvrage de référence "Aqmi, l'industrie de l'enlèvement", publié aux éditions Fayard.
Vicki J. Huddleston a ajouté que l'Algérie avait toujours "refusé catégoriquement de payer des rançons". "Comme mon propre pays, les Etats-Unis. Mais les gouvernements européens avaient le sentiment qu'ils ne pouvaient pas faire autrement", a-t-elle précisé.
Selon elle, toujours citant "la rumeur", le gouvernement allemand a aussi déboursé "environ 5 millions de dollars" pour faire libérer des ressortissants au début des années 2000.
A la mi-2012, le président français Nicolas Sarkozy avait affirmé, à propos de deux otages en Afghanistan, que payer des rançons n'était pas un problème pour son gouvernement.
Le nouvel exécutif socialiste de François Hollande a une approche différente, jugeant que des rançons nourrissent le terrorisme et la poursuite de la pratique des rapts, selon des sources concordantes.
La France compte aujourd'hui encore sept otages dans la bande sahélo-saharienne. Ils seraient détenus dans le nord du Mali, dans le massif des Ifoghas, vaste zone de montagnes et de grottes.
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