«La France a spolié les Algériens de leur identité»

Le professeur Mohamed Ghazali a affirmé, mardi après-midi à Alger, à l'occasion de Aïd El-Nasr que le grand drame du colonialisme français commis contre les Algériens le rejet de la culture religieuse à travers la destruction de l'école et les zaouias algériennes afin de développer l'analphabétisation au sein de la société algérienne, soulignant que cette stratégie amenée par l'occupant français a laissé, jusqu'à aujourd'hui, de profondes blessures au sein de la société algérienne.Intervenant à la salle Atlas de Bab El-Oued, le professeur Mohamed Ghazali et le vice-président de l'Association des zaouias a précisé que le vrai génocide commis par les Français était la destruction physique et culturelle du peuple algérien tout en imposant aux Algériens leur culture et leur langue pour les dominer. «Le colon a obligé les Algériens à l'usage unique de la langue française, son objectif était d'établir une société algérienne et française, spoliée de sa culture religieuse», a t-il estimé à ce propos. Et d'ajouter: «Le colon a semé à cette époque la peur totale et le sentiment d'insécurité dans le c?ur des Algériens, tout en détruisant tout ce qui a un rapport avec la culture». L'orateur a également fait savoir que différents mouvements anti-colonialistes et de résistance sont nés à l'époque pour libérer l'Algérie du colonialisme français et donner la parole aux Algériens qui étaient privés de leurs droits et parmi celles-ci, la plus importante, la résistance de l'Emir Abdelkader en 1832. Il a d'autre part affirmé, au cours de cette rencontre organisée par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) que le peu-ple algérien était patient et solide. «J'estime que la révolution algérienne est un mouvement extraordinaire qui a fait vibrer l'âme et l'esprit de tout le peuple et même à l'extérieur», a t-il poursuivi. «D'ailleurs, d'après l'historien Abdellah Anane, cette révolution a permis au monde arabe d'exister», dira-t-il encore. Le professeur a rappelé que l'Algérie avait, avant la guerre de libération, une puissance économique remarquable. «La france a accaparé les richesses de l'Algérie à cette période, elle a importé le blé, l'orge et la devise pour ses fins», a-t-il ajouté. Il a en outre précisé que la France avait une stratégie médiocre, à savoir rendre l'Algérie dépendante même après son indépendance. «Cette stratégie a été menée par le général de Gaulle qui voulait préserver les acquis de la France lors des pourparlers qui ont suivi l'indépendance et parmi ses objectifs, séparer le grand Sahara de l'Algérie», a-t-il rappelé et de poursuivre : «La France a voulu continuellement garder ses acquis et ses avantages en Algérie». Et pour conclure, il a ajouté que la guerre d'Algérie était marquée par la spoliation massive des terres et des biens des Algériens. «Aujourd'hui, cette occasion marque la gloire des Algériens qui ont tout donné pour l'indépendance de notre pays, et cela se voit au nombre de cimetières des martyrs existant dans tout le territoire algérien, une preuve que chacun ne peut ignorer», a-t-il conclu.