Algérie

La France a mis la "pression"



La France soutient les ambitions colonialistes du Maroc«C'est la France qui a pesé de tout son poids» pour que l'Union européenne signe de nouveaux accords incluant le territoire du Sahara occidental.
Le coordonnateur sahraoui auprès de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) et membre du secrétariat national du Front Polisario, M'hamed Kheddad, a confirmé que l'émissaire de l'ONU au Sahara occidental, Horst Kohler, avait démissionné pour des problèmes de santé, ajoutant toutefois que la France, qui a «carrément saboté» le travail de l'émissaire onusien, est aussi à l'origine de son départ précipité. S'exprimant dans un entretien à l'agence russe Sputnik sur la démission de M. Kohler, M. Kheddad a affirmé qu'en plus des raisons de santé évoquées par Horst Kohler dans sa lettre de démission, le diplomate onusien rencontrait également des «obstacles», dressés notamment par Paris et Washington. «Effectivement, il y a les raisons de santé que M. Kohler a mentionné dans sa lettre d'adieu aux deux parties du conflit au Sahara occidental (le Maroc et le Front Polisario, ndlr) et à leurs voisins (l'Algérie et la Mauritanie, ndlr). Cependant, il faut bien signaler que depuis sa nomination au poste d'envoyé spécial du secrétaire général de l'Onu beaucoup d'obstacles ont été érigés sur sa route», a fait savoir le responsable sahraoui.
Rappelant que l'ex-président allemand avait toutes les qualités et les compétences nécessaires pour réussir sa mission, notamment son expérience diplomatique ainsi que sa connaissance du continent africain et de ses problèmes, M. Kheddad a signalé que dès sa prise de fonction, le diplomate onusien «a insisté pour que l'Union africaine et l'Union européenne soient parties prenantes de la solution du conflit au Sahara occidental». Dans ce sens, il s'était rendu en Afrique plusieurs fois, notamment à Addis-Abeba et Kigali. Il s'était également déplacé à deux-trois reprises à Bruxelles. à ce propos, le coordinateur sahraoui auprès de la Minurso a cité «la France qui a entravé et carrément saboté le travail» de l'émissaire onusien, notamment aux Nations unies, soutenant que «Paris ne voulait pas que le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental soit réduit à six mois». Dans le même contexte, le responsable sahraoui a ajouté qu'»également à Bruxelles, Paris a tout fait pour saboter les efforts de M. Kohler et ce n'est pas sans raisons qu'il n'a d'ailleurs jamais été reçu par les hautes autorités françaises durant son mandat».»C'est la France qui a pesé de tout son poids» pour que l'Union européenne signe de nouveaux accords incluant le territoire du Sahara occidental (accord d'association UE-Maroc et l'accord d'agriculture et de pêche UE-Maroc, ndlr) en violation flagrante des décisions de la Cours de justice de l'Union européenne (CJUE) (les arrêtés de 2015, 2016 et 2018), soulignant que le Sahara occidental et les eaux qui lui sont adjacentes ne faisaient pas partie du territoire du Royaume du Maroc. M'hamed Kheddad a évoqué, en outre, un second élément qui a pesé dans la décision de démission du diplomate onusien.» A New York, M. Kohler a toujours cherché à ce qu'il y ait un consensus au Conseil de sécurité et que ses 15 membres apportent leur soutien en votant une résolution», a-t-il confié, regrettant encore une fois que «malheureusement, les efforts de l'envoyé spécial au Sahara occidental ont été sabotés par la France et les Etats-Unis qui, cette fois, n'ont pas cherché le consensus «. «M. Kohler s'est trouvé sans soutien unanime du Conseil de sécurité, sans soutien de l'Union européenne, en plus du travail de sape méthodique mené par le Maroc pour empêcher que l'Union africaine joue son rôle dans le résolution de ce conflit qui n'a que trop duré», a relevé M. Kheddad. Ce dernier n'a pas manqué de saluer, à l'occasion, l'honnêteté intellectuelle et la probité de M. Kohler qui a subi, a-t-il appuyé, de «grandes pressions par certains membres du Conseil de sécurité, car il a refusé à ce qu'il soit instrumentalisé par certaines forces contre les droits légitimes du peuple sahraoui, notamment celui relatif à l'autodétermination et à l'indépendance, préférant jeter l'éponge, et c'est tout à son honneur «.


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