Algérie

La fosse



La fosse
LA FOSSE

Qui prétend connaitre, accomplir son destin devrait maitriser tous les paramètres, certains se fient a un savant, gourou, devin, prophète, d’autres lisent ou mieux se font lire les lignes de leurs mains, contre monnaie sonante le plus souvent, c’est tellement tranquillisant, amour, richesse, beauté, le tout en gros, en vrac, a profusion.
Au crépuscule de leur parcours, à quoi pensent-ils, quel songe les attire, les distrait ? se rappellent' ils seulement du début, leur départ, la première bouffée d’oxygène, ce divin poisson, qui leur insuffla la vie ?

Celui qui peut relier le début à sa fin, son début à sa fin, lui, est, sans regrets.

Sortir du Goulag ne se fait pas aisément une fois accueilli de cette manière si particulière, si radical, vous êtes attaché, engourdi, entartré, presque fossilisé, vous êtes sceptique, éloignez vous vite de la fosse, votre décomposition vous guette et vous pourrez éprouver d’une manière intime, très intime, cette sensation délétère, commune au tube digestif qui nous domine et dirige dans toutes les circonstances de notre longue vie.

Air France s’amusait dans ses grèves, mon avion partirait plus tard, le lendemain à l’aéroport je me pointe a l’embarquement, resurprise 40 € de bagages les hyènes, sans pitié, je me tenais pour quitte, mais craignais la suite, j’avais raison, dans la scoumoune j’ai toujours raison, ce n’est jamais assez pire, la totale c’est pour Bibi Eduardo, Rodriguez ! Maintenant, allez ! Roro, Oui ça va être la fête à Roro
Entendez les suites bonnes gens, la valse des Shadocks, des Schtroumpfs des Tringlots va commencer……bientôt

La Fosse

Alger Aéroport


9 h 30 ce matin à peine entré je les aperçois au fond de l’aérogare, les Pavlovs
Aux guichets, nombreux, chacun doté d’un tapis roulant prêt a peser et avaler
Les valises, dont bing ! 40€ et je monte a l’étage et me dirige au bord du Fossé.

Comment m’y prendre, je sais qu’ils me guettent un Pavlovien est la dans sa
Guérite, son bunker, j’entends son souffle rauque, son haleine froide, Dark-
Vador de bande dessinée, je sais comment m’y prendre, j’ai en ma possession
Deux cartes, l’une est maitresse, rouge (passe port french), l’autre est verte
(Passe port dz) cette dernière est biseautée et je le sais.

Je me présente devant son bunker, un bruit grinçant, strident, m’accueille,
tiens ! il a ouvert sa trappe, reflexe intime, il est prêt, je dégaine ma rouge il la
prend et l’introduit dans le scanner, rien ne se passe, rien il va me le tendre,
moi je vais le prendre, quand soudain il me demande : avez-vous rempli la
fiche de domiciliation ? En me présentant un petit carton mauve, moi, distrait
je cherche à comprendre, Français pourquoi aurais je besoin de justifier
« mon domicile » et Alors il m’envoi, satané Vador, de son souffle hideux,

Avez-vous un passeport algérien ? et moi imbécile heureux, le dis oui, et lui
donne, cinq seconds passent et je me sens glisser dans le vide et chuter dans
la fosse et a nouveau la trappe grinçante se refermer sur moi et le cauchemar
me reprend sans pitié ni répit.

Je vois s’approcher vers moi une Pavlov imposante une sorte de sergent Garcia raide et sérieux, rigide, feroz, en vain je présente mes documents fournis par le procureur, le foutu jugement bref je dévale tout, rien n’y fait et comble du hasard qui vois je franchir le rideau Pavlovien ? Juste sur ma gauche, un trois-quarts un cuir d’un policier en civil, je vous le donne en cinq en mille en dix mille ? Mon vieux Poufpouf qui franchissait la frontière surement a la chasse des racailles telles que moi prises dans les filets, et clouées nues aux poteaux de couleurs.
Un moment, je pensais l’appeler, j’aurais besoin de son fauteuil peu être ?
Que dalle ! Sergent Garcia donnait des ordres à tout vent et la Force c’était
Elle, et moi ? Je n’entendais que Quick.
La Fosse 1
Si je désire une eau d’Europe, c’est la flache noire et froide où, vers le crépuscule embaumé un enfant accroupi, plein de tristesse, lâche un bateau frêle comme un papillon de mai.

Des Shadocks pavloviens j’en avais cure, Zombies, Vadors, Garcias, tournaient
sans fin dans mon cauchemar, dare dare ils vrombissent et détalent, insignifiants
après tout le rien s’ajoutant au moins que rien ne changeait pas grande chose, il me
manquait quelqu'un, un plus, une perle, un joyau, un Don Quijote ou si non un
Sancho Pança, un splendide, finir mon récit en beauté, en feu d’artifice, je le veux !
Ah ! Je le vois il ressort de ma mémoire, oui ! Le Stroumpf, bleu, grand, beau ? Je
crois qu’il n’imaginait a quel point notre rencontre allait s’estampiller au fronton de
la république comme une réalité du banal pourrissement de ce qu’on appelle a tort
l’honneur patriotique qui crie “ citoyen aux armes“ et ça donne Rien !

Je quittais l’aéroport une nouvelle fois, médusé, refusé, méprisé ? Je ne sais, une
machine aurait du sentiment ? Du sens ? Ça se saurait ! La trappe s’est refermé sur
moi et dans la fosse je suis. Alors il me vient une idée, Bon sang mais mdr, après
tout je suis français, quoi !

Le quartier des ambassades dans les hauteurs d’Alger, Hydra , j’arrive a pied des
policiers en bleu ciel gardent l’entrée coté algérien, la frontière, en face un sas
métallique, des grilles empêchent tout passage, un zig est la coté français, tout de go
je lui envoie, monsieur s’il vous plait je suis pris en otage, l’on m’empêche de quitter le
territoire africain sous des motifs bidon, fallacieux, imbéciles, je viens vous
demander de l’aide un SOS en quelque sorte, en lui montrent mes papiers, mes
passeports, il s’en empare et disparait, attendez ! crus je entendre.

La Fosse (fin)

Dix minutes passent, poireauter je ne fais que ça et en plus ils
sont tous débordés, submergés, par des émigrés de toute sorte,
alors moi avec mon blaze de métèque ?
Métèque ais je dit ? Alors la, lorsqu’il apparu, 1,85 pour 72 kg
dans un treillis bleu électrique, quel choc, l’impact ! Quelle
prestance, des galons dorés éclatants sur les épaules deux, ou
trois, Lieutenant ? Capitaine ? Général ? Peut être, Dragon de
cavalerie bref un Hussard ! Jamais au grand jamais, ça non ! Un
Stroumpf, quoique ce bleu ? Il tient mes papiers dans ces mains il
m’envoie Qu’est ce que vous faites la ? Il consulte les passeports,
il n’y a pas de visas ? Mais enfin vous ne devriez même pas être la,
par ou êtes vous entré ? Pas de visas, qu’est que c’est ce bordel ?
Il esquisse un demi tour veut partir se reprend Il n’y pas de
visas ! Moi je vois qu’il tourne en rond, je lui rétorque taquin, mais Monsieur je suis venu vous le demander, qu’est que je fous la ? Me trimballer comme un paquet de vieux chiffons, me taxer, me menotter me renvoyer, par ici puis la bas, sans rien m’avouer, car en vérité ils ont jeté le grappin sur moi et ces robots exécuteront les trois lignes de code inscrites dans leur logiciel, et pas une de plus. Ma liberté longtemps je t’ai gardée comme une perle rare… monsieur, je ne suis pas libre ils mont ôté ma liberté !
Son acolyte m’écrie vous êtes bien libre d’aller et venir, ce pais n’est pas un cul de basse fosse, je lui dis, j’ai moi vu des femmes et enfants qui mendiaient sur l’autoroute ? Je vais finir comme ça rapatriez moi
citoyen !
Il était 13 heures moins cinq visiblement il ne pouvait ou ne voulait pas me faire rentrer en France, tout en gigotant il me rend mes foutus papiers et il me finit, vous n’avez qu’a demander un Visa ! Et ou que je lui dis ? Mais a l’Ambassade, cette question ! Il est 13 heures c’est l’heure de manger. Bon appétit

Petit Shadock, ou grand Stroumpf ton tourniquet achève son dernier
tour et tu vas m’abandonner moi triste papillon de mai dans cette
flache noire et froide.

Citoyen regarde bien ce que tu n’as pas perdu, car tes yeux ton cerveau, ta carcasse dans ton uniforme splendide, n’ont sans doute jamais pu imaginer les deux minutes de gloire de panache ou tu aurais approché tes anciens, Dragons, Hussards, et Grognards de Waterloo.



P.S.
J’ai vu de mes yeux vu celles que jadis étaient des jolis papillons de
Mai, ravalées et fanées, des intouchables à l’ avenir incertain.
“Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon
D'azur sombre, encadré d'une petite branche,
Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche...“
A Shamia et Sabrina




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