La formule du « guichet unique » permettrait de créer une entreprise en une journée (Réda Hamiani)

Pour le président du Forum des chefs d'entreprises, Réda Hamiani, la formule du « guichet unique » appliquée par l'Agence national de développement de l'investissement doit être appliquée pour la création d'entreprises. Elle permettrait, a-t-il assuré, de « créer une entreprise en moins d'une journée ». Cette proposition vient en écho aux plaintes des opérateurs économiques révélées par une enquête de l'ONS selon laquelle 40% d'entre eux jugent « longs » les délais pour la création d'une entreprise et 43,9% qualifient de « complexe » le dossier qu'on leur impose de fournir.
Dans un entretien accordé à Radio Algérie Internationale (RAI), le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Réda Hamiani, a qualifié de « long » le délai nécessaire en Algérie pour la création d'une entreprise qu'il a estimé à une vingtaine de jours. Il a qualifié de « handicapante » la complexité des pièces à fournir par les opérateurs économiques, que ce soit au Centre national du registre de commerce (CNRC), à l'Administration fiscale ou aux banques.
« Quand on additionne la somme de documents à fournir, cela donne une période relativement longue et pénible pour accomplir toutes les formalités », a déclaré l'invité de l'émission de la RAI « Entretien du jour », jugeant « légitime » le mécontentement des chefs d'entreprises.
Une récente enquête de l'Office national des statistiques (ONS) montre que 40% des chefs d'entreprises considèrent que les délais de création d'une entreprise sont longs et 43,9% d'entre eux estiment que le dossier que l'administration leur impose de fournir est « complexe ».
Pour Réda Hamiani, la formule du « guichet unique » de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) est à généraliser pour la création d'entreprises car elle permettrait de « créer une entreprise en moins d'une journée ». Pour rappel, le guichet unique permet aux investisseurs d'accomplir toutes les formalités dans de bonnes conditions étant donné que toutes les administrations concernées par l'investissement ont élu domicile au niveau des antennes de l'ANDI.
La nécessaire adaptation des banques
L'accès aux financements est l'autre obstacle qui entrave le processus de création d'entreprises, selon l'enquête de l'ONS qui indique que le recours aux emprunts bancaires n'est pas une pratique courante. Seulement 3,3% des entreprises enquêtées déclarent, en effet, ces emprunts comme principale source de leur financement. Néanmoins, 22,1% de celles employant entre 50 et 249 salariés et 23,1% de celles employant plus de 250 salariés ont eu recours à des emprunts bancaires.
L'autofinancement est la modalité la plus utilisée, avec 83,2% des entreprises, secteurs public et privé confondus, précise l'enquête de l'ONS dont les résultats ont été fournis par l'agence Algérie Presse Service (APS). C'est particulièrement vrai, selon le président du FCE, pour les PME/PMI, dont la source de financement est « familiale » : « Ces dernières années, la banque devait prendre le relais mais, malheureusement, les banques sont encore dans la culture de garantie (hypothèque et nantissement). Donc, il n'y a pas d'études de risques et on ne s'en tient pas à la qualité des promoteurs. Par ailleurs, les procédures existantes n'ont pas été revues dans le sens de l'allégement. »
Pour Réda Hamiani, il est surprenant que les entreprises ne trouvent pas de financements alors que le pays dispose d'un « matelas de liquidités exceptionnel ». « On ne comprend pas pourquoi ces fonds prêtables disponibles dans l'ensemble du système financier ne peuvent pas bénéficier aux entreprises dans de bonnes conditions et assez rapidement », s'est il interrogé, souhaitant que les circuits bancaires soient réactifs aux demandes d'investissement, surtout « celles émanant du secteur productif ».
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