Algérie

La formation, une clé pour la réussite...



La rencontre virtuelle "Redynamiser la culture en Algérie : quelles clefs pour la réussite '" a réuni des artistes et des acteurs culturels ayant fait part des problèmes et des éventuelles solutions en rapport avec ce secteur.La formation, la liberté de création et d'expression, la place des artistes indépendants ou le rôle de l'Etat dans la culture étaient les thématiques abordées dans la conférence "Redynamiser la culture en Algérie : quelles clefs pour la réussite '". Sur la page facebook du groupe "Le changement", un espace "de réflexion et d'action, d'échange et de débat pour un changement réel, positif et responsable en Algérie", ont pris part à ce rendez-vous virtuel les artistes et acteurs culturels Kenza Bourenane (plasticienne), Zefira Ouartsi (créatrice du hub créatif et culturel Artissimo), Salim Dada (musicien, compositeur et ex-secrétaire d'Etat chargé de la production culturelle), Aboubakr Maatallah (musicien) et Ryad Aberkane (journaliste et directeur artistique). Ces derniers ont d'emblée évoqué les différents problèmes qui touchent ce secteur, relatif notamment à l'absence de formation dans les domaines artistique et culturel.
L'avocate de formation Zafira Ouartsi a rappelé que tout a été ébranlé durant les années 1990, mais il y avait "une forme de combat pour l'existence, pour la survie". À cet effet, dans les années 2000, elle a senti le besoin de créer Artissimo, car elle voulait "participer à la création de quelque chose de plus joyeux, de redynamiser la culture. Aujourd'hui, notre cheval de bataille est de proposer des outils pédagogiques qui soient de l'ordre de la documentation pour ces acteurs culturels, entrepreneurs et artistes, a-t-elle indiqué, pour leur permettre de s'outiller, de se professionnaliser et de pouvoir ainsi vivre de leur art". Pour l'intervenante, en ce début du siècle, il y a eu une "révolution", la création de collectifs, un petit "bouillonnement", mais "assez superficiel", qui n'a pas duré dans le temps.
Pour sa part, Salim Dada a signalé que le pays possède un bon nombre d'établissements dédiés à la formation artistique et ce, tout en interrogeant sur la qualité des cours et des matières enseignées, la reconnaissance des diplômes à l'étranger ou encore le devenir des étudiants à la fin de leur cursus. À ce propos, il a martelé : "Beaucoup d'élèves finissent par changer de métier pour faute de moyens, car les instruments sont chers, ou alors ils se retrouvent tout simplement sans travail." Et Ryad Aberkane de rebondir : "Les établissements disponibles sont inaccessibles pour beaucoup de jeunes. Que pouvons-nous faire pour donner accès à la formation dans les villages, alors qu'il y a des créateurs de talent '" Selon les intervenants, pour l'émergence de ce secteur il faut qu'il y ait la création qui exige en premier lieu la formation, la production et la diffusion.
Concernant les divers événements organisés par la tutelle, les intervenants se sont interrogés : "Quel a été l'impact de toutes ces manifestations en Algérie ' Son impact sur la création algérienne ' Combien d'artistes ont émergé, d'associations formées '" Sur ces interrogations, il a été conclu que "la formation n'a pas été prise en compte". Même si quelques ateliers, master classes et résidences ont eu lieu, il y a eu une rupture. L'autre point relevé est "le problème des restrictions de liberté d'expression et de création".
Pour Aboubakr Maatallah, "la culture en Algérie n'est pas libre, alors qu'un artiste doit être indépendant. Il n'y a pas de cadre juridique. Il faut mettre en place des mécanismes" afin de remédier à ces blocages. Dans le même sillage, Kenza Bourenane a insisté sur le fait que "n'avons pas de politique culturelle ! Un ministre doit avoir un projet". Et d'ajouter : "Le ministère doit accompagner les promoteurs et les artistes. Il doit se retirer et ne plus être acteur principal de la scène. C'est aux artistes de prendre leur propre décision, de créer leur propre dynamisme."

H. M.


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