Véritable talon d'Achille du football algérien, ce volet tarde à àªtre sérieusement pris en charge. Finalement, c'est à se demander s'il existe une réelle volonté de s'engager dans cette unique voie de salut du football algérien. Comme toujours, au lendemain de la désillusion de Marrakech, des voix se sont encore élevées pour aborder cette épineuse question, mais, malheureusement, sans aller au fond du problème. La formation des jeunes talents demeure donc l'alibi par excellence pour évacuer toutes les interrogations qui alimentent le débat après l'échec des Verts.
En réalité, les conditions objectives d'un vrai travail de formation en direction des jeunes n'existent pas. Ce n'est pas avec un stade dans chaque commune du pays - que se partagent plusieurs clubs de la même commune - que la formation des jeunes connaîtra un essor. Bien au contraire. Les entraîneurs chargés de cet important volet font comme ils peuvent. C'est-à-dire, ils bricolent. Pour s'en rendre compte, il suffit de faire un tour du côté des stades en fin de journée lorsque les gosses quittent l'école pour rejoindre le rectangle vert. A cet instant, le terrain n'a rien à envier aux bouchons du Caire ou de Mexico. Lorsqu'il y a plus de 200 footballeurs en herbe qui se disputent une parcelle de terrain, il faut éviter de parler d'entraînement, de séance spécifique, de travail «technico-tactique».
Les jeunes ne disposent de toute l'aire de jeu qu'une seule fois par semaine. Le jour du match, qui, parfois, ne va pas à son terme parce que les «grands» harcèlent l'arbitre afin qu'il siffle la fin de la partie pour que les «seigneurs» puissent accomplir leur «corvée» et dégoûter un peu plus les fans du ballon rond.
C'est à cet âge que se joue la carrière des futurs seniors. Le déficit qu'ils traînent d'une catégorie à une autre en matière de formation se répercutera fatalement sur leur niveau lorsqu'ils atteindront la catégorie seniors. A ce moment, il sera trop tard pour rectifier le tir. En football moderne, où tout est étudié pour «produire» des footballeurs de talent, l'Algérie se traîne misérablement. Elle continue d'occulter les fondamentaux en matière de formation et de préparation des jeunes à leur future carrière de footballeurs.
Les défaites, éliminations, débâcles et humiliations se perpétueront tant que l'Algérie n'emprunte pas la bonne voie, celle de la mise en place d'une vraie politique orientée en direction des jeunes avec des moyens appropriés.
La multiplication des terrains est une condition incontournable pour bien former les jeunes. Faute de pouvoir réduire le nombre de clubs, il faut multiplier par quatre, voire cinq le nombre de terrains par commune. Les projets de construction de deux grands stades à Alger et d'autres ailleurs n'amélioreront en rien le niveau de notre football et encore moins celui des jeunes. Il serait préférable d'engloutir les milliards de dinars destinés à ces projets, pilotés par le MJS, dans l'achat et le terrassement de terrains de football au seul profit des jeunes. A quoi sert, par exemple, le stade du 5 Juillet à partir du moment où nos différentes sélections échouent lamentablement à chaque fois qu'il y a un qualification en jeu '
Les faramineux moyens engloutis par les clubs budgétivores, pompeusement qualifiés de clubs professionnels, seraient plus utiles s'ils étaient orientés en direction des jeunes. Au final, le football algérien serait le plus grand gagnant. En attendant cette hypothétique évolution, le football continuera à galérer.
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Posté Le : 07/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Ouahib
Source : www.elwatan.com