Algérie

La formation de base fait défaut



Les avis des participants au colloque international, organisé hier par l'Association pour l'aide, la recherche et le perfectionnement en psychologie (SARP), convergent sur le fait qu'à l'université, on ne forme pas des psychologues qui peuvent travailler sur le terrain. Mais ces avis divergent quant à  la manière de remédier à  cet état de fait.
La formation de base des étudiants en psychologie et les approches adoptées en Algérie étaient les deux problématiques majeures débattues lors de cette rencontre scientifique qu'a abritée le palais de la culture Moufdi Zakaria à  Alger.
Chérifa Bouatta, vice-présidente de la SARP, a évoqué le malaise dans la psychologie algérienne en matière de prise en charge des patients. A défaut d'une formation permettant d'assurer une prise en charge des patients, les psychologues s'adonnent au «bricolage» fait essentiellement de «croyances religieuses, de morale et de valeurs sociales». «Une patiente qui n'a pas admis de tomber enceinte à  l'âge de 50 ans a avoué à  sa psychologue qu'elle voulait avorter. La psychologue n'a trouvé que le recours au Coran pour lui expliquer que l'avortement est un péché, au détriment de l'état psychique de sa patiente», a regretté cette psychologue. Comment former des psychologues cliniciens alors que leurs formateurs n'ont jamais exercé sur le terrain, demande une intervenante lors du débat. Nourdine Khaled a mis l'accent sur le malaise qui ronge l'université algérienne d'une manière générale, zoomant ensuite sur le malaise caractérisant la formation en psychologie : «Dans nos universités, l'administration prend le dessus sur l'activité pédagogique», a-t-il constaté, insistant sur «la faillite des valeurs universitaires et de la déontologie».
Cet universitaire, qui a illustré sa communication par des données publiées dans El Watan, dresse un tableau négatif de l'université algérienne. Selon cet enseignant qui s'est appuyé sur les écrits d'Ahmed Rouadjia, la dégradation du niveau universitaire, la médiocrité des thèses et le plagiat demeurent les traits caractérisant l'université algérienne. Ce qui semble déranger une assistante, qui qualifie de plagiat l'illustration par des articles de presse. Pourtant, Nourdine Khaled a bien cité ses sources… Les pratiques qui règnent dans l'université algérienne et que Nourdine Khaled qualifie de «pathologies» ont, à  coup sûr, un impact négatif sur le statut de psychologue dans les institutions publiques. «Les chirurgiens sont des mégalomanes», se lamente une psychologue exerçant au CHU Mustapaha Pacha. Pour sa part, Khaled Keddad, président du Syndicat national algérien des psychologues (SNAPS), met en exergue les difficultés que rencontrent les cliniciens sur le terrain, s'appuyant sur son expérience dans le secteur de la santé publique.                


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