Algérie

La forge de l'écurie Moh Kouider de Bordj Ménaïel !



Ils sont là, pas nombreux certes, mais ils continuent de persévérer dans ce noble métier à la même place que leurs aînés, une tradition qu'ils ne voudraient abandonner pour tout l'or du monde.La forge n'est pas un métier que l'on apprend à l'école, la forge s'apprend selon le vieux dicton» c'est en forgeant que l'on devient forgeron ! on peut avoir un niveau scolaire du niveau primaire comme celui du baccalauréat???
Pour être forgeron, il faut aimer fabriquer, construire, réparer, installer, c'est un métier qui fait appel à la logique et à la dexterité, mais il permet aussi parfois la créativité- C'est un métier difficile, dans la forge il faut aussi que le forgeron supporte bien les températures élevées car il y'a du feu, de l'acier en fusion, des éclaboussures de métal incandescent et tellement de chaleur qu'on se croirait en enfer.
Le métier de forgeron qui est sans conteste la plus ancienne création de l'homme après l'ère de la pierre taillée, soit immédiatement après la découverte du fer, de plus c'est un métier exercé à travers tous les pays de la planète et avec un équipement identique partout dans le monde, soit un four, une enclume, un marteau, un étau et enfin du charbon et un soufflet est un métier qui se meurt après la mise au point d'autre techniques modernes pour le traitement de l'exploitation du fer, mise à part le volet» marechal ferrant» qui reste toujours le même et d'actualité. Les forgerons auxquels nous avions rendu visite dans leurs forges étaient tous catégorique, il n'y aurait jamais de relevé qui permettrait à ce noble métier de survivre, la génération montante lui tourne le dos, cependant nous avons aperçu les quelques forgerons existant qu'ils manipulent encore le marteau sans efforts en deux gestes, trois mouvements, il vous façonnent un outil impeccable perfectionné.
A partir de spécimens d'outils par terre ou accrochés au mur, on peut aisément faire un voyage à travers le temps et remonter jusqu'aux années 1920, si ce n'est plus, c'est l'âge de cet atelier qui était surnommé «l'écurie de Moh Kouider» ce dernier était spécialisé dans les transports de voyageurs avec des caléches qui sillonnaient les artères de la ville tout en créant cette forge et ne s'est jamais arrêté, l'activité n'a connu aucune interruption depuis cette époque. Durant la guerre de libération, de nombreux témoins affirment que cette forge a servi à plusieurs reprises de refuges à des citoyens recherchés par l'armée coloniale, un lieu par lequel ont transité des denrées alimentaires, des vêtements, des médicaments et même la collecte des cotisations, mais aussi des renseignements concernant le mouvement des troupes françaises le tout destinés aux moudjahidines, une contribution facilité par les montagnards qui viennent ferrer leurs montures.
Certaines familles comme les Abaziz devenus la plupart des menuisiers étaient des hadadines et dans le bon vieux temps, cette activité était très prospère d'où la plupart des forgerons qui exerçaient ce noble métier portent le même nom» El Haddade» une étiquette qui leur est collée jusqu'à ce jour. La forge de l'écurie de Moh Kouider est toujours là résonnante à nos oreilles et qui en dit longtemps sur l'histoire de Moh Kouider et sa forge et de celle de la localité de Bordj-Menaïel réputées par ses nombreux écuries qui existaient en plein centre ville tells que celle devant les Amara, Saifi, Goumiri, Chabane???
Un soupir qui semble sortir d'un rêve qui vous propulse loin dans le temps, un forgeron qui se plaint de la chereté du charbon du cook et une clientèle qui se fait de plus en plus rare «je ne peux changer d'activité, j'aime ce que je fais et je continuerais à le faire jusqu'à mes derniers jours, nos enfants s'orientent vers d'autres activités, c'est uniquement par habitude et l'amour du métier et je fais cela pour me maintenir en forme, c'est pour cela que je continue à travailler pour me rendre utile à la société en général et les couches défavorisées en particulier», affirme un forgeron, un homme duquel se dégage une force tranquille propre?.
Il est malheureux de dire que le métier de forgeron n'a jamais été cité, ni représenté dans les fréquentes semaines des métiers traditionnels organisées à travers tout le territoire national- les forgerons sont oubliés et pour cela le wali de Boumerdès devrait venir voir de visu la situation de la forge de Moh Kouider qui est une partie de l'histoire de la localité des coquelicots ? L'activité en elle-même se meurt, mais les forgerons de Bordj-Menaïel ne désespèrent pas pour un avenir plus radieux de ce noble métier !


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