Algérie

La force publique intervient


La tension est montée d'un cran, hier, entre les citoyens du village de Cheurfa, dans la commune de Tizi N'Tleta (daïra des Ouadhias) et la force publique, réquisitionnée par le wali de Tizi Ouzou pour procéder aux travaux d'ouverture de pistes afin de permettre la réalisation de la conduite de gaz traversant ladite commune et devant alimenter les localités de Béni Douala et Béni Zmenzer en gaz naturel. Cinq jeunes présents sur les lieux, aux premières heures de la matinée, qui ont tenté de s'opposer au passage du bulldozer, pour procéder au traçage de l'itinéraire, ont été menottés et conduits au commissariat des Ouadhias, avons-nous appris sur place. Une heure plus tard, les habitants du village, venus en nombre, ont forcé le bulldozer à rebrousser chemin et sortir des champs. Les cinq personnes interpellées ont été relâchées en milieu d'après-midi.En début d'après-midi, l'engin était garé à proximité pendant que les pourparlers s'intensifiaient entre les éléments des forces de sécurité et les citoyens du village, afin de trouver un terrain d'entente. « Nous avons manifesté clairement depuis 2005 notre ferme opposition contre le passage du gazoduc sur nos terres. Ce sont de petites parcelles qui représentent le seul périmètre foncier qui nous reste pour permettre un minimum d'extension à notre village », ont indiqué les propriétaires concérnés, précisant qu'ils ont porté l'affaire en justice depuis mars dernier, après que des engins eurent tenté de pénétrer sur leurs terres pour le traçage de l'itinéraire du projet. « Nous n'avions même pas été avisés par l'administration. Cette fois-ci, ils reviennent avec la force publique », ajoute-t-on.De plus, ces citoyens mettent en avant la hantise du danger permanent qu'ils auraient à subir indéfiniment, s'ils venaient à construire leurs habitations à quelques mètres d'un gazoduc. « Depuis plus de trois ans, l'on tente de nous convaincre afin de permettre son passage à quelques mètres de nos habitations. Nous trouvons indécent de persister dans un projet qui provoque une réelle inquiétude des citoyens du village, alors que d'autres possibilités d'alimenter Béni Douala et Béni Zmenzer existent. Nous avons demandé à maintes reprises aux autorités de contourner notre village, en faisant passer le gazoduc par les forêts avoisinantes. Mais notre proposition a toujours été rejetée », affirme M. Hadj Belkacem Abdelmadjid, le porte-parole du comité des propriétaires, en rappelant que depuis 1963 le village Cheurfa a toujours été dépossédé de ses terres . « En 1985, nous avons cédé, malgré nous, tout un territoire pour permettre l'extension de la commune des Ouadhias. Nous ne comprenons pas comment l'administration de Tizi Ouzou s'acharne encore à nous exproprier du peu de terre urbanisée qui nous reste pour y faire passer une véritable bombe à retardement, d'autant plus que l'arrêté du wali daté du 29/10/2006 mentionne l'alimentation de Béni Douala, sans évoquer un quelconque gazoduc », souligne-t-on.Si les autorités concernées avaient dès 2005, pris en considération leur opposition, en réfléchissant à la modification du tracé du passage du gazoduc, estiment ces citoyens, « Béni Douala et Béni Zmenzer seraient aujourd'hui alimentés en gaz naturel avec la quiétude préservée du village de Cheurfa ».A noter que dans plusieurs localités de la wilaya, les pouvoirs publics se retrouvent confrontés à de telles oppositions. A titre d'exemple, à Larbâa Nath Iraten, après la réalisation de 8 km de conduite, la DMI a dû contourner le hameau Boudjeha qui s'y était opposé, avec des coûts supplémentaires pour 3km de réalisation, au lieu d'un seul. A Iferhounène, le projet a été bloqué à 200 m de son achèvement à Imsouhel, par le comité de ce village, qui a, lui aussi, porté l'affaire en justice.
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