Algérie

'La force d'agir'


Hier, à la coupole du complexe Mohamed-Boudiaf, l'on a eu droit à un spectacle inédit en Algérie, en Afrique, dans le monde arabe, peut-être même dans tous les pays du Tiers-Monde.En annonçant son retrait de la présidence du RCD, Saïd Sadi aura réussi, une nouvelle fois, à affirmer son image d'homme politique d'exception dans cette Algérie où l'on ne quitte son fauteuil que poussé à la porte par quelque maladie incurable et en phase terminale, le 'redressement? ou le coup d'Etat, l'émeute ou? la mort. Dans cette Algérie qui peine à se remettre en question, y compris après la chute des régimes de Ben Ali, Moubarak et Kadhafi, dans cette Algérie qui vient tout juste de fouler au pied le principe de l'alternance au pouvoir auparavant inscrit dans la Constitution, un dirigeant politique qui ne fait l'objet d'aucune contestation décide de passer le flambeau à la nouvelle génération. Sans contrainte. Et même en dépit de la pression des congressistes qui, debout et à gorge déployée, lui demandaient de rempiler. Et, parce que son engagement est aussi intact que ses capacités physiques, il fait la promesse aux militants qu'il sera 'de tous les combats et de toutes les luttes que le RCD aura encore à mener?.
Ce retrait est aussi de nature à désarçonner plus d'un, au sein du pouvoir mais aussi ailleurs, parmi ceux qui souhaitent, du bout des lèvres, l'émergence d'une nouvelle classe politique, d'une nouvelle génération de responsables politiques. 'allez ! Chiche, on y va !? semble dire Saïd Sadi à tout ce beau monde, donnant du sens, de la sorte, au slogan de son parti qui proclame non seulement 'le courage de dire? mais aussi 'la force d'agir?. Pour autant, Sadi n'entendait pas faire cas ainsi des rengaines de ces octogénaires qui, de l'intérieur du régime, de ses officines ou de ses annexes, se désolent de la longévité de 'certains chefs de parti?, eux qui sont aux affaires, pour certains, depuis 1962 ! Les motivations de cet acte unique dans les annales de la vie politique en Algérie sont ailleurs. 'c'est parce que des générations ont étouffé d'autres générations que l'Algérie est aujourd'hui dans une impasse historique?, estime Sadi qui, en opposant conséquent, refuse que son parti reproduise en son sein les pratiques d'un système qu'il combat depuis le lycée, combat qui a abouti à la création même du RCD.
Et si Saïd Sadi dit savoir 'ce qu'il y a dans le RCD?, c'est que cette cinglante gifle qu'il administre à ses détracteurs ne sera pas la dernière qu'ils recevront du RCD, 'la force d'agir? étant désormais confiée à la jeunesse.
S. C.


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