Algérie

La force change de camp



Les derniers développements de la situation au sein du FLN marquent incontestablement un tournant majeur dans la crise interne que vit ce parti depuis quelques années déjà. Jusque-là, Abdelaziz Belkhadem, qui cristallise la contestation autour de sa personne et de sa gestion, a pu tenir bon face aux charges récurrentes des 'redresseurs" et du groupe animé par l'ex-ministre Boudjemâa Haïchour. À l'évidence, ces deux adversaires, en dépit de leur persévérance et de leur détermination, n'ont pas eu assez de poids pour pouvoir le 'dégager".
Mais, là, nous assistons comme à un basculement brutal du rapport de force au détriment de Belkhadem. Car, quand huit ministres, qui de plus sont des pointures au sein du parti, le désavouent de manière aussi peu cavalière et que des sénateurs, et pas des moindres, font chorus avec eux, c'est une alerte que le chef du FLN doit prendre au sérieux. Ce qu'il avait d'ailleurs fait en convoquant au pied levé jeudi une réunion du bureau politique du parti pour 'évaluer la situation", selon la formule d'usage.
Ces ministres, qui ne se sont pas jusque-là particulièrement distingués par des postures offensives et qui décident de monter de façon aussi spectaculaire au carneau, ont certainement reçu un signal de qui de droit. Comme première réaction, Belkhadem compte ses amis en se tournant vers ses députés qu'il a fait élire. Ils ont signé une motion de soutien en sa faveur, dans laquelle ils lui renouvellent leur confiance. Et c'est la moindre des gratitudes, car la plupart d'entre eux lui doivent leur élection lors des législatives du mois de mai.
Mais il y a fort à craindre que cette action de solidarité des députés ne soit qu'un coup d'épée dans l'eau. Car si en haut lieu, on a décidé de passer à la trappe Belkhadem, pétition ou pas, il passera. Et ces mêmes députés qui lui expriment aujourd'hui leur soutien ne s'encombreront certainement pas de formes pour changer de camp lorsqu'ils seront persuadés que la force a changé de camp. Cela fait partie de la culture FLN.
Et plutôt que de faire de la résistance, Belkhadem ne sera-t-il pas plus avisé de suivre l'exemple de son alter ego Ahmed Ouyahia qui lui a compris que le système a décidé de changer les figurants pour la comédie de 2014. n


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