Algérie

La Fondation Casbah tire la sonnette d'alarme



La Fondation Casbah a lancé hier un autre SOS pour amener les autorités à prendre les mesures nécessaires pour sauver ce qui reste de la vieille cité d'Alger. La liste de douérate classées rouge 5 ne cesse de s'allonger.Les bâtisses vétustes de la citadelle sont en train de s'écrouler les unes après les autres. Tel est le tableau désolant dressé hier par les animateurs de la Fondation Casbah lors d'un point de presse animé au siège de l'association, à Bab Jdid. Le président de l'organisation, Ali Mebtouche, n'y est pas allé par quatre chemins pour crier sa colère, voire son indignation, face au décor affligeant qu'offrent, à présent, les maisonnettes de La Casbah. "Des milliards de dinars ont été dépensés pour la réhabilitation de la cité, mais sans aucun résultat. Outre celles qui sont déjà en ruine, il y a des demeures qui sont dans un état de détérioration très avancée.
L'heure est vraiment grave. Des familles vivant encore en ces lieux désaffectés risquent à tout moment de se retrouver sous des décombres", déplorera Ali Mebtouche, qui enchaînera sur le dernier recensement établi par son association sur les bâtisses pour appuyer ses dires. "Sur les 1 700 maisonnettes que comptait en 1962 La Casbah, seulement 400 tiennent encore debout, alors qu'on a débloqué des enveloppes financières importantes au nom du principe de la sauvegarde du patrimoine", dénoncera encore le président de l'association.
Et d'ironiser : "Mais pas pour longtemps, puisque les prochaines pluies risquent d'aggraver davantage l'état de délabrement de la cité. Il suffit d'une averse pour entendre le craquement des planchers et assister à l'écroulement des demeures." En dépit de la création de structures et d'offices pour sa prise en charge en termes de restauration, la situation de La Casbah demeure toujours inquiétante. Le conférencier ne manquera pas de s'interroger sur le devenir du projet de "revitalisation" de La Casbah confié à l'architecte français Jean Nouvel, annoncé en grande pompe par l'ex-wali d'Alger Abdelkader Zoukh.
Pourquoi l'état de La Casbah s'est-il encore dégradé ' Omar Hachi, historien et expert en restauration des sites historiques, résumera la problématique de La Casbah en la gestion : "La gestion de la citadelle d'Alger est toujours en question. Qui gère, ou bien qui devra gérer cette cité ' On continue à tourner en rond. Il faudra engager aujourd'hui une véritable réflexion autour du devenir de cette forteresse dont l'histoire remonte à près de 2000 ans. Les premières douérate ont été construites bien des siècles avant la venue des Ottomans. La restauration et la réhabilitation ne suffisent pas pour sauvegarder un tel patrimoine."
L'autre question abordée lors du rendez-vous d'hier avec la presse nationale a trait aux familles "oubliées et exclues" de la dernière opération de relogement, intervenue au lendemain de l'effondrement d'une bâtisse sise au 15, rue Boudrias. De son côté, Othmane Bouras haussera le ton pour s'insurger contre le favoritisme dans le traitement des dossiers des locataires de la vieille cité.

H. H.


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