La lutte sans répit contre la spéculation ressemblerait à une guerre sans fin tant le trafic a atteint des proportions inégalées. Les services de sécurité de la wilaya de Boumerdès ont arrêté, mardi, douze suspects et saisi des marchandises et une somme d'argent d'une valeur globale de 400 milliards de centimes. Un chiffre qui donne le tournis. L'augmentation généralisée des produits alimentaires de base met à nu l'incapacité des pouvoirs publics à contrôler la folle sarabande des prix.Situé au bout de la chaîne commerciale, le petit commerçant de détail se trouve en première ligne de front pour faire face à l'indicible colère des consommateurs, alors qu'il n'est pas responsable d'un tel état de fait. Du grossiste jusqu'au détaillant en passant par la nuée d'intermédiaires, le prix du produit alimentaire, comme le café par exemple, atterrit chez le détaillant majoré jusqu'à 30% de plus que son prix réel. Les services du ministère du Commerce ont mis en service un numéro vert pour signaler tout dépassement ou pratique néfastes commis par les commerçants. Mais sur le terrain de la réalité l'anarchie est totale.
Plusieurs gouvernements successifs ont buté sur cette grande difficulté à mettre en place une stratégie de régulation du marché efficiente, sans parler des marges bénéficiaires qui ressemblent à une véritable jungle tant chacun fait ce qu'il veut pour gagner le plus d'argent. Le projet de loi relatif à la lutte contre la spéculation prévoit pourtant la mise en mouvement automatique de l'action publique par le parquet, en cas de pratiques commerciales illicites, avec des peines encourues de pas moins de 30 ans de prison et qui pourraient aller jusqu'à la perpétuité, voire la peine capitale. Mais l'approche coercitive des pouvoirs publics ne donne pas de résultats probants dans cette guerre déclarée aux citoyens dont le pouvoir d'achat fond comme neige au soleil.
L'Etat menace de frapper les spéculateurs d'une main de fer. Continuer à traquer les lobbies qui sont derrière ces actes malveillants est une urgence absolue pour conjurer une éventuelle explosion sociale. Il est évident que l'usage abusif d'annonces et de promesses par les services du ministère du Commerce n'est pas la solution. Du moins jusqu'à aujourd'hui.
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Posté Le : 03/02/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com