Algérie

La folie de Copenhague



Tout laisse à croire que Copenhague laissera derrière elle un goût amer chez ceux qui s'étaient nourris de l'illusion que les graves périls écologiques menaçant à court terme la planète étaient à eux seuls suffisants pour balayer les égoïsmes des Etats nantis et faire transcender les idéologies. A moins d'un miracle, les pays industrialisés seront tentés de ne pas s'engager pour 2020 sur une baisse de 40% de leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, se contentant de moins de la moitié, ce qui les éloignera sensiblement du cap fixé par les scientifiques tirant la sonnette d'alarme. L'avenir de la Terre est programmé pour être gravement sacrifié sur l'autel des calculs et des intérêts des Etats riches convaincus que faire des concessions pour le climat serait susceptible de « porter atteinte » au niveau de vie de leur population, thèse que défendait âprement le président Bush, rejoint aujourd'hui par Obama, descendu de son piédestal, s'alignant, à contre-courant de ses engagements électoraux, sur les points de vue égoïstes et à courte vue des autres dirigeants du monde développé.Les puissants sont restés sourds aux appels des couches les plus éclairées de leur propre population comme ils sont restés insensibles devant les graves inquiétudes du Tiers-Monde : un recul à Copenhague signifierait automatiquement une aggravation spectaculaire de la pauvreté et de l'exclusion dans tous les pays démunis qui souffrent déjà suffisamment des retombées des ravages causés à la planète par deux siècles de quête effrénée de croissance économique. L'Afrique sera le continent le plus exposé aux bouleversements climatiques et à leur effets économiques et sociaux. Dans la capitale danoise, les pays développés n'ont daigné lui consacrer qu'une aide de 10 milliards de dollars sur trois ans, une somme dérisoire eu égard aux lancinants besoins du continent. Un scandale lorsqu'on sait que pour venir en aide aux banques victimes de la crise économique, les Etats riches ont dégagé pas moins de 3000 milliards de dollars.Le sauvetage du système financier sur lequel repose le libéralisme économique est apparu plus important que le sauvetage de la planète et c'est là la limite historique du sommet de Copenhague : les grands de ce monde n'ont ni la capacité ni la volonté de changer le cours de l'histoire, persuadés que la recherche absolue et perpétuelle du profit est toujours la seule voie susceptible de conduire l'espèce humaine vers le bien-être et le bonheur. L'effondrement du bloc communiste et les retournements spectaculaires de la Chine, de la Russie, les ont confortés dans cette conviction. Cet aveuglement conduit tout droit, à court terme, la Terre à la perte de milliers d'espèces végétales et animales et à l'engloutissement de nombreuses terres, avec son lot de millions de morts et de réfugiés. A moyen terme (la fin du siècle '), à l'extinction pure et simple de toute vie sur Terre.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)