Algérie

La foire d'empoigne! DEBAT SUR LE QUOTA DES FEMMES



La foire d'empoigne!                                    DEBAT SUR LE QUOTA DES FEMMES

Certains ont tenu des propos indignes envers la femme.
«C'est décevant d'entendre ces propos de la part des députés», a déploré la députée du groupe des indépendants, Dalila Saoudi, précisant que «nous faisons face à des députés machos».
Entre les pour et les contre, les avis sur le quota des femmes ont été diamétralement opposés. Jeudi, l'hémicycle a connu un véritable charivari. L'article 2 fixant le quota des femmes à 33% au niveau des assemblées élues a suscité de fortes résistances. Alors que certains soutiennent le projet, d'autres s'y opposent, ne voulant pas que le taux dépasse les 20%. Représentants de différentes formations, les députés ont estimé que le taux de 33% accordé aux femmes est un taux exagéré. Certains ont tenu même des propos indignes envers la femme. Attalah, député FLN, a été très critique envers la femme en estimant que ce projet réduit le rôle de l'homme au sein de la société. Nombre d'entre eux ont soutenu que la femme n'est pas assez mûre pour accéder à des postes de responsabilité et concurrencer l'homme.
Des déclarations qui ont choqué les femmes. «C'est décevant d'entendre ces propos de la part des députés», a déploré la député du groupe des indépendants, Dalila Saoudi. «Nous faisons face à des députés machos», a-t-elle dit indignée, précisant qu'ils ont du mépris pour la femme. «Je suis sidérée d'entendre de telles interventions, ce qui confirme que les mentalités n'ont pas du tout changé», a affirmé, par ailleurs, une élue FLN. Selon Mme Chelouche, membre de la commission juridique et administrative, les réactions étaient plus dures au niveau de la commission. «J'ai entendu pire au sein de la commission», a-t-elle témoigné. Déçue par ces attitudes, cette représentante du FLN affirme que «si le projet passe avec 20% ça sera une victoire». Effectivement, si l'on tient compte de ces interventions le quota sera fortement revu à la baisse.
Les partisans de l'amendement présenté par le FLN réduisant le quota à 20% étaient nombreux. L'article 2 stipule que chaque liste des candidats doit comporter une proportion de femmes qui ne peut être inférieure au tiers (1/3) du nombre total des candidats de la liste, qu'elle soit indépendante ou présentée par un parti politique aux élections locales et législatives alors que l'amendement introduit par la commission a réduit ce taux à un cinquième (1/5).
La séance d'hier a permis aux femmes de vider leur sac. Elles ont rejeté en force cet amendement. «On ne pouvait pas être d'accord avec le principe de la promotion de la femme politique et être contre ce quota de 1/3», a estimé Mme Ouardia Aït Merar, députée FLN, en relevant qu'il s'agit là d'une «contradiction». Autrement dit, elle explique qu'«on ne peut pas soutenir les réformes du président de la République et changer le contenu de ce projet de loi». Pour elle, le texte devrait être voté tel qu'il a été rédigé. Les députés Lahmar Aouad et Ibrahim Qar Ali du même parti ont également plaidé pour le maintien du taux du 1/3 des candidates femmes dans les listes électorales comme indiqué dans le texte présenté par le gouvernement. M.Qar Ali s'est, toutefois, dit contre le rejet des listes électorales non-respectueuses de ce taux, estimant que cela «représenterait une sanction contre le peuple et sa souveraineté». Il a proposé d'introduire une amende au lieu d'un rejet des listes.
Le débat sur le projet en question sera poursuivi demain. En effet, au regard du nombre important des intervenants, une session a été programmée pour demain. Les élues sont déterminées à aller jusqu'au bout pour maintenir le taux de 33%. Celles-ci réussiront-elles à tenir tête aux machistes' Cette question fera certainement l'objet de manoeuvres dans les coulisses.
Pour ne pas contrarier la volonté du président de la République, il est attendu que les députés FLN changent de position. Lors de son intervention, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, a réaffirmé que c'est à l'Etat de garantir l'accès des femmes aux assemblées élues en fonction de leur proportion dans la société. «La justice et la démocratie exigent de l'Etat de garantir l'accès des femmes aux assemblées élues et d'oeuvrer à trouver les mécanismes à même de leur permettre de doubler leurs effectifs au sein de ces assemblées en fonction de leur proportion dans la société», a clairement expliqué M.Belaïz.




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