La foi et la satisfaction

La foi et la satisfaction Nul ne goûtera à la saveur de la foi, ni à sa douceur, sauf si la foi est accompagnée d’une pleine satisfaction (ridâ). L’Imam Mouslim a rapporté dans son Sahîh que le Messager d’Allah, paix et bénédiction d’Allah sur lui, a dit: «A goûté à la saveur de la foi celui qui agrée Dieu comme Seigneur, l’Islam comme religion et Mohamed- paix et bénédiction d’Allah sur lui- comme Messager».Ce hadîth, bien que concis dans sa formulation, est comme nous a habitué le Messager d’Allah, paix et bénédiction d’Allah sur lui: toutes ses paroles sont grandioses par leur sens. Les gens de l’ignorance pré-islamique croyaient que Dieu existait et, en leur for intérieur, savaient la véridicité du Messager et sa loyauté. Sauf que la satisfaction n’eut pas de place dans leurs cœurs, comblés de reniement et d’orgueil. C’est pour cela que Dieu - Exalté Soit-Il - dit: «Ils les nièrent injustement et orgueilleusement, tandis qu’en eux- mêmes ils y croyaient avec certitude». Le fait d’agréer Dieu comme Seigneur c’est la foi absolue en la Seigneurie de Dieu, la certitude en l’Unicité Transcendante de Son Pouvoir, Sa Domination Absolue, Son Jugement et qu’il n’y a de pouvoir que celui de Dieu. Le fait d’agréer l’Islam comme religion, c’est la foi absolue en l’Islam comme source des rites de l’adoration: «Dis : ‹En vérité, ma Salat, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allah, Seigneur de l’Univers. A Lui nul associé! Et voilà ce qu’il m’a été ordonné, et je suis le premier à me soumettre». Dieu Exalté Soi-Il dit: «Non !... Par ton Seigneur! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps qu’ils ne t’auront demandé de juger de leurs disputes et qu’ils n’auront éprouvé nulle angoisse pour ce que tu auras décidé, et qu’ils se soumettent complètement [à ta sentence].» Nous tirons de cela qu’il est indispensable pour le musulman de croire d’une foi ferme et complète et qu’il sache que la foi exige d’honorer les droits qui reviennent à l’attestation «lâ ilâha illâ Allâh, Muhammadun Rasûl’ullâh» (Il n’y a de Dieu qu’Allah et Mohamed est Son Messager). Ces droits sont synthétisés dans une foi qui siège dans le cœur, des rites cristallisés dans l’adoration, et une Législation traduite par la loi. Ainsi, l’établissement de ce principe invariant avec tous ce qu’il enferme et toute sa globalité est indispensable : un Credo, des Rites et une Législation. L’Islam véritable doit nécessairement régir les fondements du Credo, les rites de l’adoration, la législation des lois et les principes du système global. Le fait d’agréer Mohamed- paix et bénédiction de Dieu sur lui - comme Prophète et Messager renferme une soumission et la conviction que nous avons reçu les Lois Divines par ce Prophète. «[…] Prenez ce que le Messager vous donne; et ce qu’il vous interdit, absentez-vous en; et craignez Allah car Allah est dur en punition» et «Quiconque obéit au Messager obéit certainement à Allah. Et quiconque tourne le dos... Nous ne t’avons pas envoyé à eux comme gardien.»   L’Imam Abou Hamid El Ghazali