Algérie

La flamme de... l'eau



Ce qui devait arriver arriva! La sécheresse plonge le pays dans une nouvelle crise. Les citoyens s'inquiètent du manque d'eau. Certains ont même décidé de l'exprimer dans la rue, à l'image des habitants de la commune de Bordj El Kiffan, banlieue est d'Alger. Mardi dernier, ils ont gagné la rue pour exprimer leur mécontentement face à des robinets secs depuis plusieurs jours.«Cela fait presque une semaine qu'il n'y a pas une goutte d'eau dans les robinets», criaient une dizaine de protestataires. «Fort-de-l'eau n'a plus d'eau!», scandaient-ils dans une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux. Ils dénoncent le mutisme de la Seaal, qui pour eux, a été la goutte qui a fait déborder le vase. «Ils ont coupé sans préavis ni explication au préalable», pestent-ils. «On s'est déplacé à plusieurs reprises au niveau de la représentation communale, on a aussi appelé le numéro vert. En vain!», ont-ils soutenu avec une grande colère. Très remontés, ils ont décidé de réagir à leur «façon». Ils ont complètement bloqué la circulation sur la RN 24. Le tramway a aussi été empêché de traverser la ville. Une protesta débutée en fin d'après-midi, mais qui n'a pris fin que tard dans la nuit. Les pneus brûlés et autres fûts embrasés, ont donné lieu à des images qui donnent froid dans le dos. Fort heureusement, aucun affrontement ni rixes n'ont été enregistrés avec les brigades antiémeute de la Gendarmerie nationale qui ont vite encerclé la zone, mais sans intervenir! ce qui a évité que la situation ne dégénère. Mais jusqu'à quand'
En fait, ce type de «protesta» semble se propager à travers plusieurs villages et villes du pays. Mercredi dernier, ce sont les habitants d'Aïn Benian (ouest d'Alger) qui avaient exprimé leur «ras-le-bol» quant à ces coupures intempestives et qui durent dans le temps. Ils ont bloqué l'entrée de la ville, comme ils avaient déjà fait il y a de cela quelques jours déjà. Le lendemain, jeudi, les habitants de Dar El Beïda leur ont emboîté le pas. Ils ont fermé à la circulation la route qui mène à l'aéroport, au niveau de la cité du 5 Juillet. La revendication était la même: de l'eau dans les robinets! D'autres wilayas du pays ont, elles aussi, été touchées par le même phénomène, à l'image de Boumerdès où plusieurs de ses communes ont vu leurs habitants «plonger» dans la protesta.
Toutes ont exprimé la même revendication: de l'eau dans les robinets!
Avec l'arrivée des grandes chaleurs et les resserves d'eau du pays qui fondent comme neige au soleil, la situation risque de devenir de plus en plus récurrente. Il faudra s'attendre à voir de plus en plus d'Algériens qui expriment leur désespoir à travers la rue. Le risque des émeutes de l'eau est grand! Le pays a, déjà, connu ce type d'agitations sociales. On se retrouve dans la même situation que celle du début des années 2000 où l'Etat était allé même jusqu'à envisager d'importer des bateaux d'eau potable afin d'atténuer la soif des citoyens.
20 ans après, retour à la case départ! Les stratégies mises en place à l'époque, avec, entre autres, la construction d'une cinquantaine de barrages, ont montré leurs limites. Les images de ces barrages donnent froid dans le dos. La majorité est complétement vide, d'autres sont envasés, à l'example de celui de Taksebt (dans la wilaya de Tizi Ouzou). Ce qui était une grande étendue d'eau n'est plus qu'un grand désert. La sécheresse est donc bel et bien là! L'Algérie fait face à l'un des plus grands stress hydriques de son histoire.


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