Algérie

La flambée reprend de plus belle



Le marché de la consommation se caractérise de nouveau par une hausse des prix d'un large éventail de produits de consommation. Les autorités assurent pourtant qu'on ne peut attribuer ces écarts injustifiés à une quelconque pénurie des produits en question. Les commerçants et autres acteurs de la chaîne de distribution se défendent, quant à eux, de ne pas être les responsables de ce phénomène, en imputant pour la plupart, cette flambée à la crise économique exacerbée par les conséquences du Covid-19.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - La dévaluation du dinar, la cherté des matières premières et les coûts de transports ainsi que les retombées du Covid-19 sont les principaux facteurs avancés par les associations des consommateurs et des experts pour expliquer cette inflation qui dure. Néanmoins, ils ne manquent pas de dénoncer ces parties qui travaillent dans l'ombre et qui, en temps de crise, profitent pour augmenter le prix de certains produits, pourtant disponibles. Selon eux, l'absence de régulation du marché a laissé le champ libre aux spéculateurs de tous bords, jusqu'à monopoliser le secteur.
Qu'il s'agisse de fruits et de légumes, de la farine et de la semoule, des volailles et des ?ufs, pratiquement aucun produit prisé par les citoyens n'est épargné par la flambée des prix.
II suffit de pénétrer dans un marché ou dans les supérettes de la ville pour en attester. Interrogé sur le pourquoi de ces augmentations injustifiées : les commerçants répondent à l'unanimité que cela est dû à la crise économique, clarifiant que dans de telles circonstances, «c'est le marché qui décide». «Nous vivons à ce jour les séquelles de l'épidémie de Covid-19», explique le gérant d'une supérette sise à Belcourt (Alger). Il exclut toute responsabilité du commerçant dans cette hausse, conseillant de voir plutôt du côté des «grossistes qui ont de tout temps contribué à la flambée des prix de base». D'autres commerçants pointent du doigt le ministère du Commerce qui, à leur sens, «manque à ses engagements». Dans la mesure où il n'effectue pas des contrôles serrés, encore moins réguliers. Pour eux, chacun est livré à lui-même. Il n'en faut pas moins aux spéculateurs pour s'enrichir davantage, quitte «à pénaliser la première victime qui est le citoyen lambda».
Autant de justifications qui ne risquent pas de convaincre les consommateurs, qui assistent impuissants à l'érosion constante de leur pouvoir d'achat.
Il est possible de se passer de certains produits jugés secondaires ou non essentiels, mais nombreux sont les ménages qui ne peuvent envisager d'abandonner l'utilisation de la farine ou encore de la semoule par exemple. La colère des consommateurs est d'autant plus justifiée lorsqu'il s'agit de produits subventionnés par l'Etat, et dont la disponibilité est assurée pour au moins trois mois, selon les autorités.
En août dernier, le prix d'une tasse de café est passé de 30 à 40 DA dans plusieurs cafétérias. Les propriétaires des cafés ont procédé à ces augmentations en prétextant une hausse des prix du marché de gros.
Les fruits et légumes ne sont pas en reste, puisque la mercuriale affiche également des prix qui dépassent l'entendement. Les marchands évoquent pour leur défense, «la faiblesse de la production conjuguée à la forte demande nationale». À leur tour, ils mettent en cause, «la démission des services de contrôle relevant du ministère du Commerce», fait qui favorise la spéculation et l'anarchie.
Du côté des autorités, le responsable du secteur du commerce a récemment assuré que des mesures allaient entrer en application en vue d'arrêter la saignée du pouvoir d'achat. Bien que ces dispositions soient bien accueillies, les représentants des consommateurs jugent que cela reste peu suffisant pour venir à bout des mauvaises pratiques.
D'aucuns ont estimé, à titre d'exemple, que la mesure liée à la vente directe des produits agricoles aux consommateurs peut remédier jusqu'à un certain point à la hausse chronique des prix mais ce n'est sûrement pas ce qui va y mettre fin.
M. Z.


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