Algérie

La flambée des prix du pétrole et ses répercussions au menu


Les producteurs et les consommateurs de pétrole, qui se réuniront aujourd’hui à Djeddah (Arabie Saoudite), vont tenter ensemble de trouver une solution au prix élevé de l'or noir qui a frôlé les 140 dollars le baril au cours de la semaine dernière. Annoncée le 9 juin par l'Arabie Saoudite, cette rencontre vise, selon ses organisateurs, à examiner “avec objectivité” la hausse des prix, ses causes et la manière d'y faire face. Elle doit réunir les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et les pays producteurs hors Opep, notamment la Russie, la Norvège, le Mexique et le Brésil, ainsi que les principaux pays consommateurs dont les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la France, le Japon, la Chine, l'Inde et l'Afrique du Sud. L'Agence internationale de l'énergie (AIE), le Forum international de l'énergie, ainsi que les grands groupes pétroliers internationaux sont également conviés à cette rencontre d'une journée. La réunion se déroulera à huis clos. Ses travaux seront consacrés à débattre la situation du marché pétrolier et les raisons de la hausse des cours avant de se clôturer par l'adoption d'un communiqué final. Bien qu'ils soient divergents sur leur explication de la forte hausse du prix du baril qui a, en l'espace de deux jours, grimpé de 12 dollars au cours de la semaine passée, les différents intervenants sur le marché pétrolier international ont été unanimes à dire que la réunion de Djeddah devrait permettre d'améliorer le dialogue et l'échange de points de vue entre les producteurs et les consommateurs sur la situation du marché. Dans ce contexte, le président de l’Opep et ministre de l'Énergie et des Mines, M. Chakib Khelil, a affirmé à l'APS, la veille de cette réunion, que cette dernière permettra aux différents acteurs du marché pétrolier de définir les causes et de clarifier les positions concernant les raisons de la hausse des cours du pétrole. M. Khelil a exclu l'existence d'une démarche commune des membres de cette organisation lors de la réunion. “On ne peut pas parler de démarche commune de l'Opep à la réunion de Djeddah parce qu'elle n'a pas prévu de réunion dans ce sens”, a-t-il indiqué en ajoutant que chacun des pays membres va exposer son point de vue. Pour l'Opep, l’envolée du prix de pétrole n'est pas liée à un manque de l'offre mais elle est due, entre autres, aux tensions géopolitiques et à la crise économique aux États-Unis, accompagnée d'une dépréciation du dollar, ainsi que la spéculation. Les grands pays consommateurs, notamment les États-Unis, ont, pour leur part, un point de vue catégoriquement divergent. Pour eux, cette hausse est l’œuvre d'un manque d'approvisionnement et l'Opep est accusée de ne pas vouloir augmenter ses quotas de production. Bien qu'ils aient confirmé leur participation à la rencontre de Djeddah, ces pays demeurent sceptiques quant aux résultats attendus malgré la décision annoncée, la semaine dernière, par l'Arabie Saoudite d'augmenter de 200 000 barils/jour sa production pour la porter à 9,65 millions de barils/jour. La réunion devait adopter un texte proposant une série de mesures visant à calmer l'inquiétude des marchés sur l'envolée des cours du brut. Intitulé “Efforts mondiaux pour stabiliser les prix du pétrole”, le document a été préparé par l'Arabie Saoudite en collaboration avec l’AIE, l'Opep et le Forum mondial de l'Énergie (IEF). Le document constate que “les prix ont fortement augmenté”, ainsi que leur “volatilité”. “La demande mondiale du pétrole continue d'augmenter régulièrement, poussée par les pays non-OCDE, et il y a un lien plus fort entre les marchés pétroliers et financiers”. Ces développements récents “requièrent une action concertée de toutes les parties pour mieux comprendre les raisons sous-jacentes d'une telle évolution, réduire les incertitudes et prendre les mesures nécessaires à la stabilité et à la durabilité du système énergétique”. Parmi les causes de la hausse des prix, le document identifie “des investissements limités dans le raffinage et une faible capacité de production excédentaire due à l'inflation des coûts, ainsi qu'à des lois et régulations restrictives”. Les craintes de perturbations de l'offre, du fait d'inquiétudes géopolitiques, des fermetures pour raisons techniques, des accidents et des évènements météorologiques, jouent également leur rôle, tout comme “la perception par certains acteurs du marché d'une ressource limitée, d'une faible croissance de l'offre des pays de l'Opep et de niveaux plus faibles que normalement des stocks de certains produits”.
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