Algérie

La flambée des prix au rendez-vous



À la veille du mois de Ramadhan, la «traditionnelle» flambée des prix des fruits et légumes n'a pas dérogé à la règle cette année. Tous les prix des produits ont pratiquement augmenté. L'occasion pour les marchands de remplir leurs caisses, au grand dam des consommateurs, dont le pouvoir d'achat a été considérablement affecté depuis l'avènement de la crise sanitaire de la Covid-19.Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le mois de Ramadhan intervient pour la deuxième année consécutive, en plein pandémie de Covid-19. Une crise sanitaire qui a engendré depuis son avènement, beaucoup de chômage. Nombre de personnes ont perdu leur poste de travail tandis que d'autres n'ont pas perçu leurs salaires depuis plusieurs mois. Comme un malheur ne vient jamais seul, la plupart des produits de large consommation ont connu depuis quelques semaines, une augmentation des prix qui a porté un coup fatal au pouvoir d'achat des Algériens, suffisamment affecté par la crise sanitaire.
Malgré tous ces bouleversements financiers, la traditionnelle flambée des prix des fruits et légumes à la veille du mois de Ramadhan a été, hier lundi, au rendez-vous. Aveuglés par leur cupidité, les marchands de ces produits n'ont pas hésité à augmenter leurs prix. L'occasion pour eux, de multiplier leur gain en un laps de temps assez court.
Hier, lundi 12 avril, le marché des fruits et légumes de Aïn Bénian, à l'ouest d'Alger, était inhabituellement noir de monde pour un jour de semaine. Difficile de se frayer un chemin dans les étroites allées de ce haut lieu de commerce. Ici, point de distanciation physique. Le temps de faire les emplettes en légumes, fruits, viandes, épices et autres produits alimentaires pour les premiers jours du mois de jeûne, tous les gestes barrières ont été bafoués.
Sur les étals, tous les prix ont pratiquement augmenté, mais les clients n'ont pas le choix. L'indispensable tomate a atteint les 150 dinars le kilogramme. Au même prix sont également proposés les petits pois, artichauts et laitues. La courgette et le poivron ont atteint 120 dinars, et le haricot est cédé à 300 dinars. À 80 dinars le kilo, la carotte, le concombre et la betterave restent les légumes les moins chers, suivis par l'oignon à 70 dinars. Même si la consommation de la pomme de terre baisse durant le Ramadhan en raison de la fermeture des fast-food, pizzéria et autres établissements de restauration rapide pendant ce mois, le tubercule maintient son prix depuis des semaines. Pourtant, l'Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev) a entamé en mars dernier, une opération de déstockage de pommes de terre pour approvisionner le marché national, qui se poursuivra jusqu'au 20 avril prochain.
Hier encore, la patate affichait 80 dinars le kilogramme, alors que le ministère de l'Agriculture a annoncé samedi dernier, le déstockage de 10 000 tonnes de pomme de terre. Destinée à être mise sur les marchés de détail et de gros au cours de cette semaine dans 14 wilayas, cette quantité devait réguler le marché et stabiliser les prix.
Les fruits toujours inaccessibles
Les étals des fruits restent les mieux garnis de touy le marché. Comme un appât, les belles couleurs des différentes marchandises exposées, attirent plus d'un. Beaucoup de clients rôdent autour, mais très peu d'entre eux cèdent à la tentation. Les prix annoncés par les vendeurs, puisque aucun prix n'est affiché, font fuir. Les plus accessibles sont la banane à 270 dinars le kilogramme et la fraise à 250 dinars. Les agrumes dont la saison tire vers sa fin sont devenus excessivement chers. L'orange est vendue à 300 dinars, et la mandarine 400 dinars. La pomme elle, ne descend pas à moins 650 dinars. «C'est un produit d'importation», tente de justifier le vendeur à l'annonce du prix. Récemment arrivés sur le marché, le melon est proposé à 350 dinars le kilo, et la pastèque à 150 dinars.
Quant aux dattes, un fruit tant prisé pour la rupture du jeûne, leur prix oscille entre 400 à 650 dinars, selon la qualité du produit. Utilisé pour l'assaisonnement des différents plats de la meïda du f'tour de Ramadhan, le citron coûte 250 dinars le kilo.
Les fruits secs rivalisent avec la viande
Nécessaires pour la préparation de l'incontournable tadjine h'lou du mois de Ramadhan, les fruits secs volent la vedette aux viandes rouges. Même leurs prix se rapprochent. Les pruneaux affichent 1 000 dinars le kilogramme, les abricots secs 1 200 dinars, et les raisins secs 1 400 dinars. Face à ces prix, les clients se contentent de prendre de petites quantités. Pour certains, 200 à 250 grammes suffisent pour préparer le délicieux tadjine h'lou pour le premier jour de jeûne. Un choix qui n'affecte en aucun cas ces commerces. Bien au contraire, ils sont parmi ceux qui tournent bien durant le Ramadhan. Leurs recettes comptent beaucoup sur la vente des nombreuses épices, très convoitées durant ce mois, mais aussi sur le frik (blé concassé), utilisé pour la préparation de la traditionnelle chorba, dont le prix est de 400 dinars le kilo.
Le poulet à la rescousse des petites bourses
La décision des pouvoirs publics d'importer des quantités de viandes rouges pour renforcer le marché national durant ce mois de Ramadan n'a rien changé à la donne. Ces produits sont toujours inaccessibles pour nombre de bourses. Le recours à la volaille reste donc la seule solution pour préparer des plats délicieux pour le f'tour, et garantir aussi son ratio de protéine. Au grand bonheur de ces ménages, le poulet a justement enregistré ces derniers jours, une légère baisse. De 390 dinars le kilo, son prix est descendu jusqu'à 320 dinars. Le prix du poisson par contre, n'a pas bougé. À l'exemple de la sardine qui continue à se mesurer aux poissons nobles, en affichant 850 dinars le kilogramme.
Ry. N.


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