Algérie

La flambée des prix arrive chez les députés



La question des moyens à mettre en oeuvre pour stopper le phénomène rampant de la spéculation et du monopole sur les marchandises a été jeudi au centre du débat en plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN) dans sa session de printemps. A cet effet, Mahmoud Khedri, ministre chargé des Relations avec le Parlement, a affirmé que le projet de loi relatif à la concurrence, adopté par le dernier Conseil des ministres et soumis à l'APN, est à même de lutter contre le phénomène de spéculation sur les prix des produits de base qui influe négativement sur le pouvoir d'achat des Algériens. Lors du débat, répondant à une question d'un député adressée au ministre du Commerce El Hachemi Djâaboub sur les mesures prises par les autorités publiques pour faire face à la spéculation sur les prix des produits de consommation, M. Khedri a indiqué que le conseil de la concurrence relevant du ministère du Commerce sera réhabilité par des moyens d'intervention nécessaires en matière de régulation du marché et ce en vertu du texte de loi modifiant et complétant l'ordonnance présidentielle du 19 juillet 2003 relative à la concurrence. A ce sujet, le ministre a rappelé les efforts déployés par l'Etat pour la création de marchés de proximité et le recrutement de 2.000 agents du contrôle de la qualité et 1.300 autres pour la concurrence et ce parallèlement à l'intensification des opérations de contrôle sur le terrain. A ce sujet, M. Khedri a rappelé que le bilan établi en 2007 par les services de contrôle à travers le territoire national fait état de 115.000 procès d'infraction, le renvoi de 107.000 dossiers en justice et la fermeture de 12.000 locaux commerciaux ainsi que la découverte de plusieurs milliards de chiffres d'affaires non déclarés et non facturés. Un autre député s'est interrogé sur les raisons de la hausse des prix généralisée, une préoccupation à laquelle M. Khedri a rétorqué en rappelant les mesures prises par les pouvoirs publics dans le but de réduire l'impact de cette augmentation et protéger le pouvoir d'achat du consommateur, tels le soutien du prix du lait en sachet par le biais de subventions accordées aux transformateurs, la fixation du prix de la semoule et de la farine panifiable toujours par le subventionnement des prix. Ces subventions coûtent annuellement au Trésor public 10 milliards de DA. Mais, force est de reconnaître que cette démarche tarde à porter ses fruits du fait que les prix à la consommation de l'écrasante majorité des produits de large consommation ont connu depuis la fin 2007 une ascension jamais égalée. Le lait en sachet, en dépit de la fixation du prix à 25 DA, semble encore échapper aux moyens de régulation encore embryonnaires mis sur pied. Les raisons sont évoquées par les transformateurs eux-mêmes qui estiment que l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) est loin de satisfaire leur demande en poudre de lait et que plusieurs producteurs produisent en deçà de leurs véritables capacités. Certains vont même jusqu'à diminuer de la dose requise qui est de 112 grammes de poudre pour un litre de lait pour satisfaire la demande et faire face aux charges. Concernant la farine panifiable et la semoule, si pour le premier produit plusieurs boulangers considèrent qu'ils sont suffisamment approvisionnés et selon les prix officiels, les prix de la semoule et de ses dérivés demeurent encore non maîtrisés et les détaillants ainsi que des grossistes estiment que ce sont les producteurs qui ne jouent pas franc jeu, alors que ces derniers pointent du doigt l'OAIC qui ne répondrait que faiblement à leurs demandes en blé dur et tendre. L'autre décision avancée par le ministère du Commerce et tendant à arrêter le prix de la bombonne de 5 litres d'huile de table à 450 DA et celui des légumes secs à 100 DA, est restée lettre morte comme l'attestent les prix qui ont au contraire grimpé pour atteindre jusqu'à 950 DA pour l'huile de premier choix.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)