Algérie

La fiscalité pour améliorer le pouvoir d'achat



L'année prochaine connaîtra une amélioration des indicateurs de la performance de l'économie nationale. C'est l'objectif déclaré par la plus haute autorité du pays pour rassurer sans doute le commun des Algériens, il est vrai en butte à une cherté de la vie qui lui est difficilement explicable en raison, notamment, d'une stagnation des revenus depuis des années.Devrions-nous nous attendre à une loi de finances 2022 à forte connotation sociale ' En tous les cas, la préservation du pouvoir d'achat semble constituer l'une des priorités assignées au gouvernement dans sa feuille de route pour l'année prochaine. Une année qui, selon le communiqué ayant sanctionné les travaux de la réunion du Conseil des ministres de dimanche, devrait voir le gouvernement se focaliser, entre autres missions prioritaires, sur la mise en ?uvre de mécanismes devant permettre ce que le président de la République appelle «une amélioration des indicateurs de la performance de l'économie nationale». Un de ces indicateurs essentiels étant le pouvoir d'achat. À ce titre, le travail a été balisé et, ainsi, les pouvoirs publics devraient agir «immédiatement» sur une réduction de l'impôt sur le revenu global (IRG). Ainsi, c'est un autre grand chantier qui s'ouvre en perspective pour l'équipe que dirige le Premier ministre et ministre des Finances tant la population concernée par l'IRG en Algérie est extrêmement large puisqu'elle compte pas moins de six catégories de revenus imposables. Il est acquis, toutefois, qu'en évoquant «la nécessité de prendre toutes les dispositions pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens», il est fait allusion essentiellement aux traitements et salaires des Algériens.
C'est évidemment une «grande annonce» qui est faite dans la perspective de la prochaine loi de finances.
En effet, en recommandant la réduction de l'IRG, le premier magistrat du pays élargit la disposition déjà en vigueur depuis la loi de finances 2020, à travers laquelle il a été décidé l'exonération totale de l'IRG des revenus mensuels qui n'excèdent pas 30 000 dinars et l'octroi d'abattements supplémentaires pour les revenus supérieurs au montant en question. Ceci alors qu'il a été procédé, entre autres dispositions, à celle considérant les bénéfices des sociétés n'ayant pas fait l'objet d'affectation au fonds social de l'entreprise dans un délai de trois ans comme étant des revenus distribués soumis à l'IRG au taux de 15%. Des «largesses» salutaires qui ont permis à des pans entiers de la population imposable de bénéficier déjà, il y a une année, d'une protection contre la montée progressive de la cherté de la vie en Algérie.
Ainsi, prend toute sa signification la déclaration faite il y a quelques semaines par le Premier ministre lorsqu'il affirmait que «le gouvernement a pris au sérieux la question de la révision des salaires et l'a inscrite comme axe important dans son programme. Il traitera de cette question selon une approche participative inclusive, dans le cadre d'une large réforme du système de la Fonction publique». C'est dans ce même ordre d'idées de protection et préservation du pouvoir d'achat des Algériens qu'il a été ordonné, lors du Conseil des ministres de dimanche, l'augmentation du point indiciaire dans la Fonction publique. Autrement dit, une augmentation de la base de calcul des salaires dans la Fonction publique, secteur appelé à subir une large réforme, avait promis Aïmene Benabderrahmane devant le Conseil de la Nation dans le cadre du débat sur le plan d'action du gouvernement en assurant que la question de la révision des salaires est inscrite comme axe important dans son programme. Des revalorisations salariales qui, si l'on suit le raisonnement de la présidence de la République, seront compensées par l'impôt sur la fortune dont le Président a demandé « la nécessité d'appliquer après sa redéfinition avec précision dans la loi de finances 2022 ».
Egalement dans le cadre de la lutte contre l'effilochement du pouvoir d'achat des Algériens, en plus de l'ordre consistant à procéder à la réduction de l'impôt sur le revenu global et l'augmentation du point indiciaire dans la Fonction publique, un «contrôle maximal» sur les produits agricoles, les légumineuses et les pâtes alimentaires a été ordonné, avec l'idée de réguler les marchés et mettre fin à la spéculation tous azimuts, et enfin enrayer la montée des prix sans justification, comme il est donné à tout Algérien de le constater et de le subir depuis plusieurs mois maintenant.
Azedine Maktour


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