La finance islamique ne va pas régler le problème de l'informel

- Maintenant que le feu vert est donné pour l'ouverture de fenêtres dédiées à la finance islamique, quelles conditions pour la cohabitation des deux systèmes 'La finance islamique peut travailler côte à côte avec la finance conventionnelle. Le système dualiste existe depuis des décennies dans les pays musulmans et arabes, principalement la Malaisie, qui a fait un bon travail dans ce cadre. Les deux systèmes cohabitent le plus normalement du monde. Seulement au niveau des procédures de la supervision de chaque activité, il y a lieu au niveau la Banque Centrale de respecter cette spécificité de la banque islamique.
- Comment '
Il faut que la Banque d'Algérie réponde aux exigences de la banque islamique. Pour cela, au niveau du Haut Conseil islamique, nous avons proposé un projet qui va aider à accomplir cette mission de la meilleure manière possible. Le travail est en cours et ça peut prendre du temps. L'essentiel est que la volonté politique de s'ouvrir vers la finance islamique soit là et que le Haut Conseil islamique soit aussi là pour accompagner un tel projet.
Opérateurs et consommateurs attendent ces produits financiers islamiques. Je pense qu'il faut être prudent dans ce cadre. Il faut savoir canaliser l'offre et la présenter. C'est ce que nous essayons de faire avec toutes les parties prenantes pour assurer la réussite d'une telle opération.
- Pensez-vous que la finance islamique soit un moyen de drainer l'argent de l'informel '
J'ai toujours dit que l'argent qui circule en dehors du circuit bancaire formel, ce n'est pas toujours pour des raisons culturelles et religieuses ou idéologiques. Il y a d'autres aspects qu'il faut prendre en compte. Certes, de mes contacts avec les opérateurs économiques et les banquiers, j'ai déduit qu'il y a ce souhait des opérateurs économiques à voir les banques s'ouvrir aux produits de la finance islamique, mais je ne vais pas jusqu'à vous dire que c'est une solution à l'informel. Je pense juste que ça va drainer une partie de cette épargne.
- Quid du travail fait jusque-là pour développer la finance islamique '
Dans le cadre du Haut Conseil islamique, nous avons présenté un projet de la finance islamique qui comporte sept axes. Il y a le côté charia, les banques, les assurances, l'aspect fiscal qu'il va falloir assainir, la zakat, le wakf et le dernier axe concerne la Bourse.