Algérie

La fin justifie les moyens



La fin justifie les moyens
Pour les politicards, c'est un principe fondamental. Pour les politiciens c'est un demi-mal. Pour les citoyens épris de démocratie et de transparence c'est abject. Ce sont 21 jours et 23 nuits de travail pour les légalistes de la pratique politicienne et cela dure depuis plus de deux ans que les campagnes ont commencé pour les professionnels de la démarche à long terme.
D'autres ont préféré s'abstenir après analyse sereine des résultats obtenus lors des législatives. Par contre, les plus pragmatiques ont choisi les localités où ils peuvent avoir une chance de décrocher des sièges pour expliquer leur existence et espérer à des lendemains meilleurs. La campagne a été timide même très timide lors de son lancement. Il y a d'abord le tirage au sort plusieurs fois reporté et refait pour les numéros que doivent porter les partis et les coalitions. Ce qui a influencé le tirage très tardif des affiches et la désignation des panneaux publicitaires légaux. Ce n'est qu'après une dizaine de jours que la campagne a pris une relative vitesse de «croisière». Mais entre temps, les candidats et directions de campagnes électorales des partis adoptent de nouvelles formules de propagande et de sensibilisation. C'est le travail de proximité qui est engagé par certaines formations à l'intérieur du pays. Cela se passe autour d'un dîner qui est sponsorisé par la famille qui recevra les électeurs. Il s'agit bien d'électeurs car celui qui n'a pas de carte de vote n'est pas invité au dîner. Les invités sont triés sur le tas. Ceux qui ne le sont pas deviennent automatiquement des opposants et des vecteurs publicitaires pour aider les rivaux. C'est à cet instant que les choses se corsent et les rivalités entre afficheurs s'aiguisent et en conséquence les confrontations deviennent inévitables, dépassant parfois la limite des reproches et invectives verbales pour se transformer en batailles rangées. Les dégâts sont désormais importants atteignant le stade des coups et blessures et parfois de l'irréparable voire un décès. Si mort il y a, d'un membre d'une tribu,c'est cette dernière qui doit laver l'affront. La spirale prendra alors une autre tournure dont l'aboutissement n'est jamais prévu. Combien il y a eu d'affrontements durant ces 21 jours ' Combien de blessés ' Ou encore combien de locaux incendiés ' Personne ne peut dresser un bilan ne serait-ce qu'approximatif. Il y a bien sûr de dépôt de plaintes éparses. Généralement des compromis sont adoptés pour les petites rixes. Ce sont alors les résultats du scrutin qui détermineront l'avenir du relationnel. L'autre formule, immonde, celle de l'achat des voix des «pauvres» citoyens qui ont perdu tout espoir et qui n'attendent rien de l'urne, alors ils négocient leurs voix. Cette pratique est courante chez les candidats des partis dits «puissants» et anciens. Demain, ce sera la fin légale de la campagne électorale. Il n'y aura plus de meetings ni d'affichage, certes, mais le travail de proximité continuera; ce dernier même interdit ne peut être contrôlé. Les formations politiques auront à se préparer pour les contrôleurs dans les bureaux de vote. Ils doivent les payer ou les rémunérer et leur assurer la restauration pour pouvoir leur exiger leur assiduité pendant les 16 heures d'ouverture et de décompte des bulletins. A ce moment, il se passera beaucoup de choses. Les formations n'en voudront qu'à eux-même si elles laissent le vide. Or la nature a horreur du vide.


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