Algérie

La fin du calvaire pour les détenus '



La fin du calvaire pour les détenus '
C'est aujourd'hui que s'ouvrira, au tribunal de Sidi M'hamed, à Alger, le procès de l'artiste peintre Nora Nedjaï, sous-directrice au ministère de la Culture, et des deux responsables de la chaîne de télévision El Khabar, Mehdi Benaïssa et Ryad Hartouf.Si ces derniers sont poursuivis pour «fausses déclarations», Mme Nedjaï s'est retrouvée en prison pour avoir signé à ces derniers une autorisation de tournage d'une émission de télévision, un acte administratif qui passe par la validation du ministre en personne, qualifié par le juge de «complicité d'abus de fonction».Connue par ses pairs comme «une professionnelle intègre, douée de compétence et de rigueur», Nora Nedjaï n'aurait jamais signé un quelconque document sans se référer à son supérieur hiérarchique. Son implication dans l'affaire El Khabar a choqué aussi bien sa famille que celle des artistes, dont la mobilisation pour sa libération n'a point fléchi.La pétition lancée dès la mise sous mandat de dépôt, le 24 juin dernier, a été signée par des milliers de citoyens qui n'ont pas hésité à mener une grande campagne de solidarité, notamment à travers les réseaux sociaux. Nora Nedjaï n'est pas une simple femme.Fille d'un martyr de la Révolution et d'une grande maquisarde et moudjahida, s'ur de deux combattants de l'ALN, Nora Nedjaï est une parfaite fonctionnaire qui s'est vouée à son travail avec abnégation.Les autorisations qu'elle a accordées à NessProd, la filiale de Cevital qui a racheté le groupe El Khabar, font partie de son travail quotidien, toujours sous le contrôle et l'accord de son responsable au ministère de la Culture.Jalonné de récompenses et de consécrations, le parcours irréprochable de Nora dénote son caractère de femme de droiture et de rigueur qui n'a pas droit à l'erreur. Le mercredi 22 juin, lorsqu'elle a été convoquée par les gendarmes, elle a répondu sans aucune appréhension parce qu'elle était convaincue qu'elle allait revenir chez elle. Ce ne fut pas le cas.Non seulement elle a été présentée au juge mais, plus grave, ce dernier l'a placée sous mandat de dépôt en cette fin de semaine de Ramadhan.Le choc est doublement ressenti lorsque le ministre de la Culture, au moment même où elle était entendue par les gendarmes, décide de fouler aux pieds le principe de la présomption d'innocence, en mettant fin à ses fonctions. Nora est contrainte de terminer le Ramadhan et de passer les fêtes de l'Aïd en prison. Hypertendue, elle a très mal vécu cette détention.Son transfert à l'infirmerie ne durera pas longtemps en raison des écrits haineux publiés par un quotidien arabophone l'accusant d'avoir «un statut de privilégiée». Nora a fini par craquer le jour de la fête de l'Aïd, lorsque ses proches sont venus lui rendre visite.Très affaiblie et affectée, elle comparaîtra aujourd'hui devant le tribunal de Sidi M'hamed, à Alger, avec les deux responsables de KBC, Mehdi Benaïssa et Ryad Hartouf. Un procès que beaucoup espèrent équitable et juste, afin de permettre à la vérité et rien que la vérité d'éclater au grand jour.


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