Algérie

La fin d'un douloureux feuilleton



L'opération de rapatriement des crânes de résistants algériens, entreposés au niveau du Musée national d'histoire naturelle de Paris, connaîtra prochainement son épilogue. C'est ce qu'annonce le professeur Rachid Belhadj, chef du Comité scientifique en charge du dossier d'identification des cranes des résistants algériens. Intervenant sur les ondes de la radio locale de Sétif, le professeur Belhadj a révélé qu'une rencontre est prévue entre les deux parties le 7 juin prochain. Lors de cette rencontre virtuelle, il sera question de la deuxième étape en vue du rapatriement du reste des cranes des résistants algériens. Cette ultime rencontre clôturera définitivement le dossier, a ajouté l'intervenant.Reconnaissant la difficulté de l'opération, le chef du service de médecine légale du CHU Mustapha Pacha, à Alger, a assuré, néanmoins, que l'opération de rapatriement des crânes des résistants algériens, se déroule dans de bonnes conditions. «Nous nous efforçons d'accomplir cette mission historique dans de meilleures conditions tout en respectant les lois et les engagements de chaque pays» a précisé le professeur Rachid Belhadj. Cette étape devrait démarrer prochainement, a fait savoir l'interlocuteur. Elle devrait concerner 44 nouveaux crânes, comme révélé récemment par le même responsable. Ensuite, ce sera le tour de la seconde opération qui concernera le rapatriement vers Alger des ossements des résistants de l'oasis de Zaâtcha. Ces résistants, menés par Cheikh Bouziane, ont fait subir de lourdes pertes à l'armée coloniale, notamment en 1849. Le même responsable avait indiqué qu'il y a encore des cas de rapatriement en dehors de ces deux opérations. Il s'agit des cas à rechercher en dehors des musées de Paris, avait-il précisé. La première opération, entamée en juillet 2020, s'est soldée par le rapatriement de 24 crânes. Selon un recensement effectué en avril 2018, le nombre de crânes d'Algériens conservés dans ce musée s'élève à 536, provenant de toutes les régions d'Algérie. «Parmi ces 536 crânes et ossements figurent ceux d'hommes préhistoriques, très peu nombreux. Tous n'ont rien à faire en France», avait affirmé à l'APS l'historien et anthropologue algérien, Ali Farid Belkadi, à l'origine de la découverte des crânes. Ces crânes et ossements venant de toutes les régions d'Algérie, dont, notamment de Khenchela, d'Oran, de Batna, de Skikda, d'El-Kala et d'Alger conservés au Musée de Paris. La restitution des crânes des résistants algériens à l'invasion et la colonisation françaises constitue une des principales revendications de l'Etat algérien sur la question de la mémoire. S'exprimant à l'occasion de le commémoration des massacres du 8 mai 1945, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a souligné que «la qualité des relations avec la République française ne passera pas sans la prise en compte de l'histoire et le traitement des dossiers mémoriels, auxquels on ne peut en aucun cas renoncer quelles que soient les justifications». Abdelmadjid Tebboune a également annoncé que plusieurs ateliers concernant le dossier de la mémoire étaient toujours ouverts. Il s'agit, notamment de la récupération des crânes des révolutionnaires algériens, du dossier des disparus, celui des archives ainsi que l'indemnisation des victimes des essais nucléaires en Algérie.


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