Algérie

La fin d'un consensus Edito : les autres articles



La fin d'un consensus Edito : les autres articles
Le Liban est toujours sans gouvernement depuis une dizaine de jours. Ou pour être plus précis, le cabinet actuel est chargé, depuis le 22 mars dernier, d'expédier les affaires courantes, comme on dit. Ce n'est pas nouveau, ce pays ayant connu des crises souvent d'une extrême gravité, et sans jamais être en faillite. Il fallait bien le relever après quinze années de guerre civile. Ce n'est pas parce qu'il en a l'habitude, qu'il faille banaliser la crise actuelle, laquelle a une origine bien particulière. En allant remettre sa démission au président Michel Sleimane, Najib Mikati, qui est presque sûr d'être reconduit à son poste, entendait alerter l'opinion sur le danger qui menace son pays.
Le Liban pourrait, si les forces qui le composent ne se ressaisissent pas, être aspiré par la guerre qui est en train de détruire le voisin, un vieil ennemi pour les uns et allié pour les autres. Depuis quelques semaines et même depuis des mois, les incidents se sont multipliés entre ces deux camps qui, déjà, divergeaient quant à la présence syrienne au Liban qui a tout de même duré plus d'un quart de siècle, et aidé à redessiner la carte politique libanaise et même le rapport de forces, certains s'en accommodant, et d'autres s'y opposant, même si parfois le prix était élevé.
C'est ce rapport qui remonte à la surface, avec un impact évident sur la vie politique, sa crispation débouchant sur des affrontements, alors même que le gouvernement libanais, appréhendant cette situation qui était donc inévitable, croyait prendre les devants en adoptant une politique de «dissociation» avec la guerre en Syrie. Une telle situation a reconduit pour ainsi dire la même configuration avec des partis favorables au régime syrien, comme le Hezbollah et le mouvement Amel, mais aussi celui du général Michel Aoun, connu pour son opposition à la Syrie, et le PSP de Walid Joumblatt. Ce qui donne une autre approche de cette crise.
Faut-il justement considérer que la guerre en Syrie s'est déplacée au Liban en en faisant un «dégât collatéral», ou n'est-ce alors que le prétexte le plus commode pour éviter une crise institutionnelle ' En ce sens, l'ancien général Michel Aoun aurait toutes les raisons de se satisfaire de ce qui se passe en Syrie, son alliance avec le Hezbollah ne l'y obligeant nullement. Ses raisons sont autres, tout comme celles de Walid Joumblatt.
Et l'on constate à quel point, le système libanais contraint parfois à recourir aux coups de force afin de surmonter ses propres contradictions, bien réelles celles-ci, et ainsi, constate-t-on, la guerre en Syrie aura bon dos. La gestion par la crise, cela peut paraître bien étrange, et même peu courant, mais pas inenvisageable. En fait, les enjeux à venir comme des nominations aux hautes fonctions de l'Etat et les prochaines élections sont trop importants. Et chacun s'y prépare en fonction de ses moyens bien entendu. C'est cela le Liban.


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