Algérie

La fin d?un consensus



Les critiques adressées jeudi par Ahmed Ouyahia à Belkhadem et son gouvernement marquent probablement la fin du consensus sur lequel s?est construite l?Alliance présidentielle. En tout cas, les responsables du MSP n?hésitent pas à reconnaître que cette structure créée pour soutenir et veiller à la concrétisation du programme du président Bouteflika n?est plus qu?une coquille vide. Malgré l?état comateux dans lequel elle se trouve, il n?est toutefois pas à écarter que ses membres continuent à entretenir une entente de façade. Après tout, on ne compte plus le nombre de fois où ses membres se sont querellés puis réconciliés. D?ailleurs, ne dit-on pas que la politique est l?art du possible. Néanmoins, il est difficile de concevoir que l?on continue, au sein de l?Alliance, à travailler comme si de rien n?était alors que l?un de ses acteurs, le RND en l?occurrence, a publiquement décrié et de la manière la plus véhémente qui soit la politique du gouvernement. A ce propos, Ahmed Ouyahia ne s?est pas contenté de tirer sur l?Exécutif le week-end dernier. Les dits et les non-dits de son constat de la situation économique et sociale du pays permettent d?aller plus loin dans l?analyse et de retenir même l?idée qu?il n?est plus à compter parmi les soutiens du président de la République. La raison tiendrait du fait qu?il ne serait également pas d?accord avec les évolutions suivies par sa politique ou avec l?application qui est en est faite sur le terrain. Quels que puissent être les motifs qu?il a évoqués pour marquer sa différence, Ahmed Ouyahia paraît à tout le moins décidé à reprendre ses billes et, surtout, à s?autonomiser par rapport au système Bouteflika. Un système qui, faut-il convenir de dire, l?a plus toléré qu?accepté et qu?il entreprend aujourd?hui de mettre à nu sans complaisance aucune. Sur un autre registre, les observateurs les plus avertis n?hésitent par à dire que la logique politique dans laquelle s?est engouffré Ouyahia ne peut que renvoyer à une volonté de reconquête ou de prise du pouvoir. Le tout, maintenant, est de savoir si l?ancien homme fort du pouvoir s?est donné les moyens de ses ambitions.


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