Algérie

La fille, le fils et le général



La fille, le fils et le général
Moustapha Tlass a veillé à ne jamais critiquer en public le régime. Membre de la direction du parti Baas, il fut un intime de l'ex-président Hafez al-Assad, père de l'actuel chef de l'Etat syrien.L'ancien ministre syrien de la Défense, Moustapha Tlass, est décédé hier dans un hôpital parisien à l'âge de 85 ans, a indiqué son fils Firas. Moustapha Tlass, qui fut un pilier du régime de l'ancien président Hafez Al-Assad, «est décédé ce matin à l'hôpital Avicenne et sera inhumé à Paris, dans l'attente de pouvoir être enterré à Damas «, a précisé l'homme d'affaires Firas Tlass. Réfugié depuis cinq ans à Paris où vivait l'une de ses filles, Nahed Tlass, ancienne compagne et héritière du milliardaire et marchand d'armes saoudien Akram Ojjeh, avant de devenir l'amie intime de Roland Dumas, puis celle de Franz-Olivier Giesberg, Moustapha Tlass avait été admis à l'hôpital il y a 12 jours à la suite d'une fracture du col du fémur. Il est entré dans le coma lundi soir. En juillet 2012, quelques mois après l'éclatement du soulèvement en Syrie, l'un de ses fils, le général Manaf Tlass, haut gradé de la Garde républicaine et surtout ami d'enfance du président Bachar Al-Assad, avait fait défection, avec l'aide de la France. Moustapha Tlass a veillé pour sa part à ne jamais critiquer en public le régime. Membre de la direction du parti Baas, il fut un intime de l'ex-président Hafez al-Assad, père de l'actuel chef de l'Etat syrien.Ministre de la Défense trois décennies durant (1972-2004), il sera conduit à l'exil du fait des scandales qui ont éclaboussé sa fille Nahed, pour ses relations tempétueuses avec des notables français dont Dominique Strauss Kahn alors ministre français de l'Economie et du Budget, puis son fils Manaf, promptement exfiltré par les autorités françaises dont l'ancien patron du Quai d'Orsay, Laurent Fabius. Originaire de la localité de Rastane (centre)-aux mains des rebelles depuis 2012-, le général Tlass était un musulman sunnite alors que le clan Assad au pouvoir et les responsables des postes-clés dans l'appareil militaire et sécuritaire du régime appartiennent à la communauté alaouite.Pour certains officiers du renseignement occidental, son rôle était mineur dans la stratégie du président Hafedh al Assad et sa présence relevait davantage de la symbolique unitaire que d'un vrai exercice du pouvoir. En 2005, dans un des rares entretiens qu'il a accordés, le magazine allemand Der Spiegel, racontait qu'il justifiait la répression dans les années 1980 contre la confrérie des Frères Musulmans, révoltée contre le régime, au prix de 150 pendaisons par jour uniquement à Damas.Le général Moustapha Tlass a écrit de nombreux ouvrages, dont l'Azyme de Sion (1983), devenu un best-seller dans le monde arabe et il a souvent défrayé la chronique dans la presse people avec sa vénération démonstrative de la célèbre actrice italienne Gina Lollobrigida. Pour elle, Tlass avait demandé en 1983 aux factions libanaises proches de la Syrie de ne pas attaquer les troupes italiennes stationnées dans le pays alors en pleine guerre civile. «Pour que pas une larme ne coule des yeux de Gina Lollobrigida», avait-il argumenté dans une de ses interviews.


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