Algérie

La fille des Aurès



Résumé : Hakima retrouve sa famille. Son frère Kamel lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Faouzi ne s'était pas trompé sur les traits de famille. Si Mustapha, son père, semblait ému, et sa mère remerciera Dieu le Tout-Puissant d'avoir exaucé ses prières, car depuis que Hakima lui avait confirmé qu'elle portait une marque de naissance sur sa cuisse droite, aucun doute n'est plus permis.Hakima soupire.
- Il m'est difficile après tant d'années de croire à tout ce qui m'arrive aujourd'hui.
Une voix d'homme l'interrompt.
- Pour nous aussi, c'est le même cas.
C'était son père qui avait parlé. Il s'approche des deux femmes avec un sourire.
- Je ne vais pas te harceler par des questions qui peuvent attendre, mais si tu doutes de nous Hakima, ne te gêne pas pour le dire. C'est très compréhensible d'ailleurs. Tu ne nous connais pas, tu avais à peine une semaine dans ce monde, lorsque ces malfaiteurs t'avaient kidnappée.
Hakima relève les yeux et remarque le regard interrogateur de Faouzi
- Je ne sais quoi vous dire. Faouzi m'a tout raconté. Il m'a tout révélé sur ce passé que j'ignorais totalement. C'est lui qui vous a retrouvés. Je crois que pour lever le doute, un test ADN est nécessaire.
Son père lève la main, en faisant jouer son chapelet.
- Nous savons ressentir les liens de sang, ma fille. Tu es bien notre enfant.
- Elle porte la tache de vin sur la cuisse droite, lance sa mère avec un sourire.
- Eh bien, aucun doute n'est plus permis. Dieu soit loué.
Il se retourne vers Kamel qui discutait avec Faouzi.
- Qu'attends-tu pour conduire Faouzi dans sa chambre. Il doit être bien fatigué ce pauvre garçon. Nous lui devons tant.
Faouzi proteste.
- Vous êtes très généreux. Je n'ai fait que quelque chose que j'estime de mon devoir.
Il sourit et jette un coup d'?il à Hakima.
- Un devoir envers ma future femme et envers sa famille. N'est-ce pas là le gage d'un gendre '
Si Mustapha lui tapote l'épaule.
- Seule une femme peut motiver un homme à accomplir des miracles. Notre fille a su jouer sa carte et elle a gagné.
Kamel l'interrompt.
- Aussi jolie qu'elle est, ma s?ur n'aurait pas eu beaucoup de mal à convaincre le plus réticent des hommes.
Faouzi se racle la gorge.
- Comme je vous l'ai déjà signalé lors de ma dernière visite, Hakima avait refusé de m'épouser, arguant du fait qu'elle n'avait ni famille ni origines. Ces arguments n'avaient fait que renforcer mes intentions. Alors il ne restait qu'une chose à faire : retrouver ses origines. La tâche ne s'avéra pas facile, mais grâce à Dieu, on peut dire que j'ai réussi à l'accomplir jusqu'au bout. Je ne sais pas maintenant si Hakima ne trouvera pas un autre subterfuge.
Si Mustapha sourit.
- Où trouvera-t-elle un mari aussi digne d'elle ' La preuve formelle de ton attachement s'étale ici même devant ses yeux.
Hakima lance d'une voix à peine audible :
- Trop de choses m'arrivent en même temps. Mon esprit s'embrouille. J'appréhende encore les résultats du test ADN.
Si Mustapha s'approche d'elle et lui tapote l'épaule.
- Rien ne t'oblige à effectuer ce test, ma fille. Tu as les traits de notre famille, et cette tache de vin confirme à elle seule ta filiation.
Hakima secoue la tête.
- Quoi que vous me dites tous, je demeure sceptique. J'hésite encore...
- Très bien, ma fille. Je ne vais pas trop t'embêter pour ce soir. Allons dîner. Demain nous aviserons.
Malgré la fatigue, Hakima se réveille aux aurores. Durant les quelques heures où le sommeil avait pu l'emporter, elle n'avait fait que des rêves incohérents. Son esprit refusait de raisonner. On avait évité de reparler du test ADN durant le dîner. La jeune fille avait fait connaissance avec les deux enfants de Kamel, Maïssa et Merouane. Ses neveux ! Elle avait des neveux, se dit-elle. On lui parlera de son autre frère Nabil, qui n'arrivera que le lendemain de Constantine. Lui aussi était père de deux enfants. Hakima fait le compte. Elle avait des parents, deux frères, et quatre neveux, sans compter ses deux belles-s?urs. Naïma, la femme de Kamel, s'avéra d'ailleurs d'une agréable compagnie. Comme elle, elle était universitaire, mais ne travaillait pas. Elle évita d'aborder le sujet principal de la soirée, et elles discutèrent ensemble de tout et de rien.

(À SUIVRE)
Y. H.
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