Algérie

La fille des Aurès



Résumé : Nawel se réveille avec une drôle de sensation. Elle repense aux évènements de la veille et à Hakima. Elle repense aussi à Ammir et se sentit heureuse. Elle se dit qu'elle devrait s'occuper un peu plus de sa petite personne. Une nouvelle coupe de cheveux et de nouvelles tenues ne seront pas de trop. Enfin, elle put s'entretenir avec Hakima sur ce sujet.Nawel fait un geste impatient.
-C'était pour lui en mettre plein la vue. Tu reconnais que je suis nulle en culture universelle, mais pour compenser mon manque, je lui ai parlé de toi, en précisant que tu étais une journaliste douée pour tout ce qui touche à la culture universelle.
Hakima sourit.
-Et bien sûr, il ne pouvait pas t'inviter sans un chaperon pour une telle soirée.
-Tu consens donc à m'accompagner Hakima.
-Bien sûr, je ne vais pas rater l'occasion de découvrir davantage la culture millénaire d'un pays comme l'Inde. C'est tellement profond, tellement varié qu'on s'y perd.
Nawel bondit sur ses pieds et l'embrasse sur la joue.
-C'est dans deux jours, nous aurons l'occasion de rencontrer la famille d'Ammir aussi. Il veut me présenter à sa mère et à sa s?ur. J'ai eu à les rencontrer déjà aux urgences de l'hôpital.
Hakima fronce les sourcils.
-Tu es en train de t'emmêler les fils Nawel. Vas-y doucement. Je n'arrive pas à te suivre.
Nawel se rassoit.
-Je suis tellement confuse. Voilà.
Elle se lance dans son récit plus explicitement cette fois-ci. Hakima se reverse du café et l'écoute jusqu'au bout sans l'interrompre. À la fin de son récit, Nawel lui demande :
-Qu'en penses-tu '
Hakima sourit.
-C'est dans la chaleur de ton c?ur que mon souffle cherche refuge. Dois-je me détruire pour pouvoir t'aimer '
-Hein ' Mais que dis-tu là. Je ne te suis pas '
Hakima sourit.
-C'est la réplique d'Aamir Khan dans le film Fanaa.
-Fanaa ' Aamir qui '
-Aamir Khan. Une grande star de Bollywood. Le film Fanaa a eu un succès fou à sa sortie en 2006. Je l'ai revisionné dernièrement afin de relever quelques notes pour une éventuelle étude cinématographique. Un vrai régal.
-Tu disais. "Dans le souffle de ton c?ur."
-Non, "c'est dans la chaleur de ton c?ur que mon souffle cherche refuge. Dois-je me détruire pour pouvoir t'aimer '"
-C'est sublime ! Mais je ne vois pas la relation avec ma rencontre.
-Ah ! Moi non plus ma puce, mais je peux t'assurer que ta relation avec cet homme ne s'arrêtera pas au stade de l'amitié.
-Tu es folle Hakima. Ce jeune diplomate voulait juste me remercier d'avoir traité sa mère.
-Je vois.
-Tu regardes trop de films hindous. Tu es trop loin de la réalité Hakima.
-Ah ! Plus réaliste que moi n'existe pas. Je ne suis ni romantique ni amoureuse.
Elle s'interrompt tout d'un coup et repense à Faouzi.
-Cela vaut mieux d'ailleurs pour moi, poursuit-elle.
Nawel lui pince la joue.
-Tu repenses encore à Faouzi. Je vois qu'il ne t'est pas indifférent.
Hakima soupire.
-Je n'aimerais pas trop me leurrer. Cet homme a une famille. Il doit épouser aussi une fille de famille. Je n'ai rien à lui offrir moi. Rien. Que mes malheurs et un passé sans racines.
Nawel s'écrie :
-Cesse donc d'être aussi sceptique. Tu ne sais pas ce que l'avenir te réserve.
-Oh que si ! J'en connais déjà un bon bout. Ce que je vis n'est que le reflet de ce qui m'attend.
Nawel bondit sur ses pieds.
-Tu veux que je te dise ' Pourquoi tu ne m'accompagnes pas pour faire du shopping et te coiffer ' Cela t'évitera d'affronter Faouzi aujourd'hui, et te permettra de te changer les idées.
Hakima se met à réfléchir.
-C'est une bonne idée, mais je dois quand même me rendre au journal. J'ai un travail à remettre à Hamid. Et puis, je dois aussi le mettre au courant de mon intention de quitter mon job prochainement.
Nawel lui jette un regard plein de reproches.
-Pourquoi anticipes-tu les choses ' Attends au moins la réponse de Faouzi. Ne serait-il pas lâche de ta part de lui tourner le dos de cette manière '
-Je n'ai pas d'autre alternative.
-Oh que si ! Tu peux au moins en parler à Hamid.
Hakima acquiesce.
-Tu as raison. Je vais lui en parler au plus tôt.
Elle sourit.
-Allons nous préparer. Pour une fois, nous allons passer une demi-journée à flâner et à faire les vitrines. Amusant, non '
Nawel se met à rire.
-Tu retrouves ta bonne humeur. C'est le moins qu'on puisse dire.

(À SUIVRE)
Y. H.
[email protected]
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