Algérie

La fille des Aurès



Résumé : Nawel découvre que l'homme qui avait failli provoquer un accident était un étranger. Un diplomate indien. Elle en tombe des nues, car ce dernier parlait admirablement la langue algérienne ainsi que le français. Comme pour l'épater, l'homme lui propose de découvrir les merveilles de son pays.Nawel lui jette un coup d'?il. Bien qu'il eût des manières assez flatteuses, l'homme paraissait imbu de sa personne, ou bien est-ce une impression ' Elle met la carte dans son sac et lance sans enthousiasme :
-Bien. J'ai vos coordonnées, je vous ferais signe dès que j'aurais un moment de libre.
-J'ose donc espérer une petite attention de votre part '
Mais il se prend pour qui donc '
-Une quoi '
-Une attention. Je veux dire un intérêt. La culture indienne est si vaste, et je me ferais un plaisir de vous présenter à nos hommes de culture et à nos artistes. Vous en connaissez sûrement quelques-uns.
Nawel se mordit la lèvre.
-Non, pas du tout. Je ne suis ni une artiste ni une femme de lettres. J'avoue que c'est un tort. Mais en dehors de la culture de mon pays, je ne me suis intéressée à aucune autre. Je veux dire que je n'en ai pas eu l'occasion.
-Alors appelez-moi dès que vous aurez un moment libre.
-Oui, bien sûr, je vous appellerai.
-J'attendrai votre coup de fil, lance-t-il encore avec un sourire.
Le klaxon d'un véhicule qui arrivait juste derrière Nawel leur fait rappeler qu'ils avaient tous les deux bloqué la circulation.
Ammir remonte dans sa voiture et entame une marche arrière avant de se rabattre sur le côté afin de céder le passage à Nawel. La jeune fille enclenche la première et s'empresse de poursuivre son chemin.
"Je suis enfin sortie de l'ornière", se dit-elle, en reprenant la conduite sur la grande route.
Elle repense à ce qui venait de se produire, et tout à coup elle pique un fou rire.
-Un Indien ! Je rêve ' Pourquoi cela m'arrive-t-il donc à moi ' Un Indien sur ma route au petit matin !
Elle rit encore en repensant à l'air désolé de l'homme et à ses courbettes, et se met à mimer sa voix.
"Toutes mes excuses mademoiselle pour tous ces torts que je vous cause. Je suis vraiment navré. Vous me pardonnez ' Je suis gai, parce que je suis né au moment où l'on fête le...Comment donc avait-il qualifié la fête du coloriage ' Le Lohi. Non. Le Holi, je crois. Et puis, il y a aussi cette fête de lumière dont je ne me rappelle plus le nom... Diwali. Voilà." Elle se remet à rire.
"Monsieur croyait m'attendrir avec son romantisme."
Elle s'essuie les yeux et reprend son sérieux. "Cet homme tout de même, il faut le reconnaître, avait l'air d'être bien éduqué, et surtout parlait notre langue sans accent. Je donnerais ma main à couper que s'il n'avait pas décliné son identité, je n'aurais jamais pensé qu'il était un étranger." Elle rit encore, puis se calme pour se concentrer sur la route. Elle arrive bientôt à la cité U, où elle retrouve Hakima. Cette dernière était déjà habillée et prête à entamer sa journée.
-Salut ma chérie, lui lance-t-elle d'un air gai.
-Salut Nawel, la nuit n'a pas été trop dure à ce que je vois, tu as une mine radieuse.
Nawel fait un geste de la main.
-Ma nuit de garde s'est bien passée, mais mon air gai je le dois plutôt à autre chose. Attends un peu que je te raconte.
Hakima jette un coup d'?il à sa montre.
-Je suis déjà en retard. Repose-toi, tu me raconteras plus tard.
Nawel met l'index sur ses lèvres.
-Chut. J'ai un bon scoop pour toi. Prends le temps d'écouter mon récit et tu verras. Hakima se rassoit sur son lit et dépose son sac.
-Je t'écoute.
Nawel jette ses affaires sur une chaise et se met à faire les grands pas dans la chambre.
-Je passe une longue nuit à l'hôpital, je suis fatiguée, et hop, dès que le médecin de la journée se pointe, je saute dans mon véhicule pour rentrer.
Hakima fait la moue.
-C'est ça le scoop ' Je connais tous les détails.
Elle tire la langue et se lève pour partir. Nawel la retint par le bras et la force à se rasseoir.
-Mais non, petite idiote. Je ne suis pas encore au scoop. Ecoute donc la suite.
(À SUIVRE)
Y. H.
[email protected]
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