Algérie

La fille des Aurès



Résumé : Hakima travaillait sur son article. Elle ne s'était pas rendu compte de la présence de Faouzi. Ce dernier ne se manifeste que lorsque la jeune fille envoie l'impression. Il lui propose alors de relire ensemble son article. Hakima proteste sous pretexte que c'est Hamid qui devrait le faire. Faouzi riposte que le chef de rubrique était occupé à faire les mots croisés.Faouzi rit :
- Je n'aime pas du tout les mots croisés (il chuchote), je t'assure que je préfère te regarder travailler.
Hakima s'empare de son sac :
- C'est fait. J'ai terminé mon travail. Je vais demander au chauffeur de me déposer. Bonsoir.
Faouzi lui barre le chemin :
- Le chauffeur est parti.
Hakima est médusée :
- Le chauffeur est parti ' Mais...
- Il n'y a pas de mais... C'est moi qui l'ai autorisé.
- Ah ! Et pourquoi donc '
Faouzi regarde la jeune fille dans les yeux :
- Tu vois comme tu es intelligente !
- Et si je refuse '
- Comment '
- Si je refuse de rentrer avec toi '
Faouzi lui lance un regard de travers.
- Tu veux passer la nuit ici ou quoi '
- S'il le faut, je n'hésiterai pas. Ta manière de t'immiscer ainsi dans ma vie ne me plaît pas, Faouzi.
Le jeune homme baisse les yeux. Il a honte. Honte d'avoir pensé un moment que sa "stratégie" allait fonctionner.
Pourtant, Hamid l'avait prévenu. Hakima n'est pas une fille facile. Elle est belle... Belle d'une beauté qui se reflète même dans ses écrits.
Depuis qu'elle travaille à la "culturelle", cette journaliste ne l'a jamais déçu. Sauf dans un domaine... Faouzi avait tenté à maintes reprises de lui proposer une sortie ou un déjeuner. Mais elle l'a toujours "gentiment" reconduit.
Il reconnaît qu'il est un peu trop entreprenant avec elle. Mais que peut-il faire ' Son c?ur bat la chamade à chaque fois qu'il la voit. Il se sent incapable d'avouer ses sentiments. Mais incapable aussi de les cacher plus longtemps. Cette fille lui filera entre les doigts s'il ne s'empresse pas de prendre les devants.
"Aussi vite que les eaux du fleuve ou le vent du désert, nos jours s'enfuient. Cependant, deux jours nous laissent indifférents, celui qui est parti et celui qui arrive demain", c'est Hamid qui venait de parler. Faouzi se retourne vers lui :
- Alors, c'est fini ces mots qui se croisent '
Sans prendre en compte sa remarque, Hamid continue :
"Tout est écrit sur le livre du destin que feuillette le vent du hasard."
- À quoi tu joues donc, Hamid '
- Aux mots croisés, Faouzi (il rit). Et toi, à quoi tu joues '
- À rien, mon cher. Hakima vient de terminer son article, et je vais boucler. Veux-tu y jeter un coup d'?il '
- Bien sûr, mais je pense que tu devrais lire davantage pour comprendre ces vers de Omar Al-Khayyam.
- Je ne suis ni poète ni rêveur.
- Ah ! C'est dommage ! Parce que justement, j'ai plutôt cru déceler en toi une âme poétique. Disons du romantisme. Dommage, je me trompe peut-être.
Il jette un coup d'?il à Hakima qui riait sous cap et lance :
- Je vais te raccompagner. Tu ne passeras pas la nuit ici. Moi, je ne fais pas de chantage.
- Merci, Hamid.
Faouzi rougit :
- Comment ça ' Tu devais rentrer avec moi, Hakima !
- Je ne t'ai rien demandé.
- Mais je te l'ai proposé. J'ai même renvoyé le chauffeur pour...
Il se tut et se mordit les lèvres.
- Oui, nous l'avons compris, dit Hamid. Mais tu connais la susceptibilité de notre amie...

(À SUIVRE)
Y. H.
[email protected]
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